Cinna donne son nom à la pièce et apparaît de manière plus récurrente que les autres personnages. A titre d'exemple, il énonce 516 vers quand Auguste n'en énonce que 383. Sa présence est, elle aussi plus prégnante, car Cinna apparaît dans 4 actes et 10 scènes tandis qu'Auguste est présent, pour sa part, dans 3 actes et 7 scènes. Cinna dirige le complot, il en est même l'instigateur (vers 1628). L'intérêt se maintient sur lui en continu durant toute la pièce. Au début la question centrale étant « va-t-il tuer ? », ensuite lorsqu'il est pris « va-t-on le châtier ?».
[...] La double soumission irréconciliable de Cinna, au prince et à l'amour Cinna personnage central et principal de la pièce éponyme Cinna donne son nom à la pièce et apparaît de manière plus récurrente que les autres personnages. A titre d'exemple, il énonce 516 vers quand Auguste n'en énonce que 383. Sa présence est, elle aussi plus prégnante, car Cinna apparaît dans 4 actes et 10 scènes tandis qu'Auguste est présent, pour sa part, dans 3 actes et 7 scènes. Cinna dirige le complot, il en est même l'instigateur (vers 1628). [...]
[...] Conclusion L'unité de caractère de Cinna réside dans son orgueil, sa fierté et la façon dont il soumet tous ses actes à son seul honneur. Le drame tient tout entier en ce que Cinna avait oublié l'un de ses deux serments. Finalement, il reste fidèle à son amour et à son roi. Cinna n'a pas de poids en acte, car sentimental, instable et incertain, il s'est payé de mots et de rêves, embellissant l'erreur jusqu'au crime et le crime jusqu'à la générosité. [...]
[...] En cela, Cinna est bien le personnage à portée cathartique qui irradie la pièce. Autre argument dans le sens d'une centralité incontournable de Cinna, le fait que sa psychologie soit plus riche et fouillée que celle des autres personnages. Honnête homme selon Guez de Balzac, Cinna est excessif, spontané, fougueux, mais est doté d'une âme généreuse (vers 875). Seules Les douceurs de l'amour, celles de la vengeance La gloire d'affranchir le lieu de naissance. (III vers 877-878) explique son insubordination envers son prince. [...]
[...] Selon Cinna, ils semblent tous vouloir servir une maîtresse et venger un père Son discours cicéronien est habillé et construit selon les codes rigoureux de l'éloquence romaine. Il se présente en glorieux orateur dont le discours aurait fait frémir l'auditoire, provoquant et déclenchant les sentiments (vers 157 à 163 et 209 à 215). Ne parlant presque que de lui-même, il valorise son discours comme il le ferait d'un acte glorieux qu'il reporte cependant à plus tard, se réservant l'honneur du premier coup (vers 244). Sa harangue est l'objet de toutes ses satisfactions et il en retraduit vaniteusement les étapes (exorde, péroraison) pour Émilie et le spectateur. [...]
[...] L'illusion, éphémère, se révèle dangereuse. En poursuivant ce faux rêve, Cinna court obligatoirement à sa perte. Ses illusions, confrontées au réel, s'effondrent. Cinna se ressaisit, mais il est trop tard. Son erreur l'a détourné des actes qu'il aurait dû accomplir. Romanesque, Cinna se révèle un personnage qui n'a plus rien d'une personne. Ses rêves l'ont déshumanisé et seule la mort le rappellera à son être, en le reconstituant en tant qu'homme capable de mourir. [...]
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