Dans Cinna, de Corneille, dont l'action se situe à Rome, dans l'Antiquité, le personnage éponyme monte une conspiration pour tuer l'empereur Octave, dont le nom divinisé est Auguste. En effet, celui-ci est un tyran qui a tué le père d'Émilie, la bien-aimée de Cinna. Dans la scène 2 de l'acte IV, l'empereur fait un monologue pour prendre une décision quand il apprend que ce sont Maxime et Cinna, ceux qu'il considère comme ses amis qui cherchent à le tuer.
Nous nous demanderons en quoi ce monologue délibératif nous montre un homme indécis qui malgré ses fautes passées se soucie du bien de l'État ?
[...] Et les nombreux ordres qu'il se donne sont une façon pour lui de se faire violence : songe remet ose Ceux-ci sont accompagnés de plusieurs pronoms interrogatifs combien qui indiquent toutes les mauvaises actions qu'il a faites tout au long de son règne. Le substantif proscriptions mis en valeur par la diérèse met l'accent sur les condamnations sur l'ordre d'Auguste. Les mots images et carnages sont à la rime (et au pluriel qui plus est) ce qui montre qu'il se rappelle bien de tous ces actes néfastes. L'allusion au Tuteur est une référence au père d'Émilie qu'il a tué. C'est ainsi qu'il pense mériter la conspiration faite contre lui. [...]
[...] Dans cette dernière partie, il s'adresse encore à lui-même. Les cinq anaphores du verbe mourir au présent de l'impératif, dont une mise en rejet au vers 1179, montrent une décision potentielle du personnage. Comme il l'a dit précédemment, l'avenir n'est plus assuré ainsi que l'on peut le voir grâce à la référence à Brute c'est-à-dire Brutus, celui qui a tué César. La mort est alors présentée comme une solution pour éviter d'être constamment la cible d'une conspiration, car la vie est moins importante que l'honneur selon lui : La vie est peu de chose Cela permet d'éviter : un prix si funeste c'est-à-dire l'exécution des conspirateurs, ce qui fait rentrer dans un cycle de la violence et n'assure pas un meilleur avenir. [...]
[...] Soit Octave perd le pouvoir, soit il meurt. Il n'y a pas d'autre alternative. Ce personnage tragique montre une certaine grandeur dans sa volonté de mourir : Mais quitte du moins la vie avec éclat L'acceptation de la mort le rendra admirable aux yeux de tous : À toi- même en mourant immole ce perfide La répétition du verbe jouir en polyptote (plusieurs formes grammaticales du même mot) montre ensuite que Cinna ne pourra pas profiter de la mort d'Auguste, car celle-ci sera triomphante. [...]
[...] Cinna - Corneille; Acte IV, scène le monologue d'Auguste Introduction : Dans Cinna, de Corneille, dont l'action se situe à Rome, dans l'Antiquité, le personnage éponyme monte une conspiration pour tuer l'empereur Octave, dont le nom divinisé est Auguste. En effet, celui-ci est un tyran qui a tué le père d'Émilie, la bien-aimée de Cinna. Dans la scène 2 de l'acte IV, l'empereur fait un monologue pour prendre une décision quand il apprend que ce sont Maxime et Cinna, ceux qu'il considère comme ses amis qui cherchent à le tuer. [...]
[...] Pour les vers 1146 et 1148, on note une opposition entre les deux hémistiches de chaque vers : Et souffre des ingrats après l'avoir été La proposition subordonnée circonstancielle de temps : après l'avoir été a aussi valeur d'opposition. Cinna n'a pas fait mieux que les autres. v.1148 à 1161 : Cinna est coupable La conjonction de coordination mais montre un revirement dans la pensée d'Auguste. Il se rend compte d'une erreur, comme le montre la ponctuation expressive (les points d'interrogation et d'exclamation). La responsabilité passe d'Auguste à Cinna : Quelle fureur, Cinna, m'accuse et te pardonne ? Il change d'avis sur le fautif de la situation. [...]
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