Ionesco, Notes et contre-notes, théâtre, opposition, affrontement, Cinna, Corneille, Britannicus, Racine, Les Fausses Confidences, Marivaux, tragédie, comédie, antagonisme, genre théâtral
Dans "Notes et contre-notes" publié en 1962, le dramaturge Eugène Ionesco tient ces propos concernant sa vision du théâtre : « Il faut aller au théâtre comme on va à un match de football, de boxe, de tennis. Le match nous donne en effet l'idée de ce qu'est le théâtre à l'état pur : antagonismes en présence, oppositions dynamiques, heurts sans raison de volontés contraires. [...] Thèse abstraite contre antithèse abstraite, sans antithèse : l'un des adversaires a complètement détruit l'autre, l'une des forces a chassé l'autre ou bien elles coexistent sans se réunir. » Par ces mots, il affirme une opposition obligatoire dans les pièces de théâtre. Tel un match sportif où chaque équipe se renvoie coup pour coup, il en va de même pour le théâtre qui met en scène deux adversaires, deux ennemis qui vont s'affronter. Le résultat de cet affrontement peut être varié, soit par l'écrasement absolu de l'un des deux, soit par un exil, soit enfin par le maintien des deux sans malgré tout la résolution par un accord commun. C'est une vision assez stricte que Ionesco livre et qui s'interprète clairement par la nécessité d'un affrontement entre deux entités dans le théâtre qui se résoudra par une impossibilité de l'union des deux. Cette théorie est à analyser au regard des lectures de deux tragédies : Cinna de Corneille et Britannicus de Racine, ainsi que d'une comédie : Les fausses confidences de Marivaux.
Il est intéressant de se demander si l'antagonisme des personnages et de leurs valeurs au théâtre est strictement nécessaire pour définir le genre.
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