Cimetière, Clément Marot, littérature française, rhétorique funèbre, épitaphe, hommage, mort, poésie
L'hommage de Clément Marot à son maître en poésie Guillaume Cretin s'ouvre sur une apostrophe aux « seigneurs passants » (vers 1). Cependant, il ne s'agit pas d'une simple célébration d'un défunt, mais également d'une réflexion plus générale sur la mort, qui s'inspire du thème philosophique de l'immortalité de l'oeuvre, dont on peut retrouver des échos par exemple chez Montaigne (Essais, II, 8).
Clément Marot conjugue ainsi l'aspect profondément intime d'un hommage rendu à un être cher avec l'aspiration universelle d'une réflexion philosophique.
Si les sept premiers vers du poème semblent constituer une épitaphe classique, Clément Marot révèle par la suite les limites de son propre hommage (vers 8-11). Finalement, les quatre derniers vers consistent en une réflexion plus générale sur la mort.
[...] Cependant, il ne s'agit pas d'une simple célébration d'un défunt, mais également d'une réflexion plus générale sur la mort, qui s'inspire du thème philosophique de l'immortalité de l'œuvre, dont on peut retrouver des échos par exemple chez Montaigne (Essais, II, 8). Clément Marot conjugue ainsi l'aspect profondément intime d'un hommage rendu à un être cher avec l'aspiration universelle d'une réflexion philosophique. Si les sept premiers vers du poème semblent constituer une épitaphe classique, Clément Marot révèle par la suite les limites de son propre hommage (vers 8-11). [...]
[...] III/ Une réflexion philosophique sur la mort (vers 13-16) Métamorphose du Tombeau Le Tombeau devient interlocuteur Apostrophe (vers 13) puis injonction à l'impératif (vers suivant le même schéma que les « passants », qui occupaient le statut de destinataire dans les deux premières parties du poème. Adj. dépréciatif « dur » (vers 12) Le Tombeau change de signification symbolique « avoir n'en peux les œuvres » = proclamation de l'immortalité des œuvres de Cretin. Le Tombeau a donc cessé de désigner la composition poétique pour désigner métonymiquement la mort. Une dimension philosophique et universelle Disparition de l'objet de l'éloge Cretin n'est plus nommé. [...]
[...] C'est une sorte d'anti-ekphrasis. Elle est mise en valeur par l'allitération en - p (« painct », « polly ») La célébration du défunt Comme sur le tombeau de Midias, le défunt n'arrive qu'à la fin du discours. Double effet de retardement : on attend le vers 6 pour avoir l'évocation du défunt on attend le vers 7 pour avoir son nom, puisqu'il est d'abord désigné par une périphrase (« corps humain », vers 6). Le vers 7 apparaît donc comme un trait final, ce qui donne au passage (vers l'aspect d'une composition qui se suffit à elle-même. [...]
[...] comme il devrait » (vers 8-10) suggérant que le Tombeau manque en réalité de gloire Aspect méta-poétique : le Tombeau supposé célébrer le mort désigne métaphoriquement le poème funèbre lui-même. Le poème déplore ainsi sa propre insuffisance face au personnage qu'il cherche à louer. Un registre élégiaque La mort comme une tragédie Construction en forme de chiasme : là où dans la première strophe, il passe du cadavre anonyme à « Cretin qui tant savait », dans la deuxième strophe, il passe de « ce Cretin » (vers au « pauvre Corps tout mort » (vers 11). [...]
[...] Il est désigné par une périphrase, « ce que tu en couvres » (vers 13) puis métonymiquement par ses « Œuvres » (vers 14). L'œuvre elle-même acquiert un niveau d'abstraction supplémentaire avec l'expression « chose éternelle » (vers 15) Le poème cesse donc de rendre un hommage singulier à Cretin, pour concerner de manière plus abstraite la mort en général. Deux vers en forme de maxime Présent gnomique « tombe », « meurt », « a » (vers 15-16) + adv. [...]
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