Etude analytique de la fable de La Fontaine intitulée La Cigale et la Fourmi.
[...] La Cigale et la Fourmi Recueil : parution en 1668. Livre : I. Fable : composée de 22 vers. La Cigale, ayant chanté Tout l'Été, Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue Pas un seul petit morceau De mouche ou de vermisseau. Elle alla crier famine Chez la Fourmi sa voisine, La priant de lui prêter 10 Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle. Je vous paierai, lui dit-elle, Avant l'Oût foi d'animal, Intérêt et principal La Fourmi n'est pas prêteuse ; C'est là son moindre défaut Que faisiez-vous au temps chaud ? [...]
[...] Les rimes des vers 16 et 17, défaut / chaud, montre bien ce que la fourmi reproche à la cigale, elle qui prend du plaisir continuellement pendant la saison chaude et n'ayant aucune prévoyance. Le terme emprunteuse du vers 18 montre bien l'état d'esprit de la fourmi à travers cette terminologie féminine qui n'est utilisée que de manière burlesque. Sa réponse à la cigale la montre triomphante, vaniteuse et même jalouse : le vers 21, Eh bien ! Dansez maintenant. [...]
[...] Le monde lyrique et artistique de la cigale Les 14 premiers vers de la fable lui sont réservés, exposant amplement sa vie dans le monde de la célébration, du lyrisme et de l'art. Il faut se souvenir qu'à cette époque classique, chanter était synonyme d'oisiveté. Lorsque le climat lui permettant d'exprimer son talent disparaît, elle se préoccupe seulement de son avenir, devenant alors réaliste et proposant même de s'acquitter du service rendu aux vers 12 à 14, paierai et Intérêt et principal. [...]
[...] C'est la chute de la cigale, sa perte. Mais, le fait que La Fontaine l'ait laissée ouverte, amène à en faire une autre analyse et y voir une allégorie du travail et de la paresse. Inaugurant Les Fables de La Fontaine, il est vraisemblable qu'elle ait été écrite secondairement à d'autres et que l'auteur lui-même lui ait assigné cette situation, proposant ainsi une introduction à son œuvre permettant de le voir à travers la cigale, vivant du mécénat. Cette fable illustre donc l'efficacité de l'apologue : brièveté, divertissement. [...]
[...] Condamner la cigale et condamner l'art au profit de la vie pratique aurait été se condamner lui- même. La métaphore est encore plus profonde si l'on pense que dans le circuit de l'échange, l'art est un don et n'est pas rémunéré. Dans la fable, la cigale est l'artiste qui donne son art et la fourmi ne donnerait, ni même ne prêterait, pas ses réserves puisque cela ne lui rapporte rien. Néanmoins, il convient de noter que l'époque d'écriture y est pour beaucoup. [...]
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