Cette lettre est une lettre personnelle et autobiographique, dans laquelle Cicéron évoque son propre sort. On observe en effet la très forte présence du pronom personnel de la première personne : « ego » revient sept fois dans le texte. Or, on sait que l'emploi de cette forme (nullement nécessaire pour la compréhension des phrases en latin) crée un effet d'insistance. + 12 autres occurrences de la première personne dans ces lignes (soit des adjectifs possessifs, soit des pronoms personnels) (...)
[...] : les larmes, les pleurs idem, eadem, idem : le même, la même certe (adv.) : certainement, de façon certaine, sûrement lego, is, ere, legi, lectum : lire scio, is, ire, scii ou scivi, scitum : savoir cogito, as, are, avi, atum de + ablatif : songer à qqn, à qqch aliquando (adv.) : un jour, une fois, quelque jour, quelquefois umquam (adv. Employé le plus souvent dans des propositions négatives, interrogatives ou conditionnelles) : un jour, quelquefois ; si umquam : si jamais lacrima, ae, f. : la larme desidero, as, are, avi, atum : regretter, déplorer la perte de qqn solum (adv.) : seulement aequalis, e : égal par l'âge, contemporain, égal suavitas, atis, f. : la douceur, le charme, l'agrément obsequium, ii, n. : la déférence, le respect filius, ii, m. [...]
[...] Cette missive est ainsi d'autant plus touchante que les liens familiaux très forts qu'il exprime sont universels. En faisant l'éloge de sa famille, Cicéron se met lui aussi en valeur : effigiem oris, sermonis, animi mei. 9 Conclusion : Cette lettre donne une bonne image de l'art oratoire de Cicéron, qui était un très grand orateur. Le registre lyrique est ici mis au service de l'expression des émotions de l'énonciateur, qui exprime à la fois la souffrance de l'exil et une certaine culpabilité. [...]
[...] LES PLAINTES D'UN EXILÉ CICÉRON, CORRESPONDANCE, AD QUINTUM, LIVRE I (EXTRAITS) 1 I. TEXTE, CONSTRUCTION ET TRADUCTION En 58, Cicéron est exilé à Thessalonique (en Macédoine, en Grèce). Il écrit à son frère Quintus. Scr. Thessalonicae Idibus Iuniis a.u.c MARCUS QUINTO FRATRI SALUTEM. Mi frater, mi frater, mi frater, tune id veritus es, ne ego iracundia aliqua adductus pueros ad te sine litteris miserim ? aut etiam ne te videre noluerim? Ego tibi irascerer ? tibi ego possem irasci ? [...]
[...] subordonnée interrogative indirecte quelle était la situation. (toujours au subjonctif) ageretur : subjonctif imparfait simultanéité de l'action par rapport à un verbe introducteur au passé (sentiebat). Quid vero tuum filium Il faut encore sous-entendre la même Et que dire de ton fils, construction (quid, quod + accusatif d'exclamation) imaginem tuam ton portrait, quem meus Cicero et amabat ut fraque mon Cicéron aimait à la fois trem comme un frère 4 et jam ut majorem fratrem verebatur ? Quid, quod mulierem miserrimam, majorem fratrem : frère aîné et respectait déjà comme un frère aîné ? [...]
[...] Cet écart peut-être considéré comme une marque du langage familier où veritus es doit être considéré comme un présent) Ou encore noluerim : subjonctif parfait après ne que je n'aie pas voulu te voir ? (même remarque que ci-dessus) irascerer : subjonctif imparfait Moi, je serais fâché contre toi ? irréel du présent (le subjonctif exprime aussi la protestation) tibi : datif car irascor se construit avec ce cas possem : subjonctif imparfait irréel Moi, je pourrais me mettre en codu présent (le subjonctif exprime aussi lère contre toi ? la protestation) Scilicet est ironique. Bien sûr, c'est toi en effet qui as causé ma perte, Le verbe perdiderunt est sous-entendu. [...]
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