A travers Torquatus, Ciciéron expose ici, et ce, dans tout le premier paragraphe, la doctrine du philosophe grec. D'emblée, le lecteur apprend la quintessence de la doctrine : tout être humain fuit la douleur et recherche le plaisir, ou l'ataraxie "omne animal, simul atque natum, voluptatem appetere eaque gaudere ut summo bone, dolorem aspernari ut summum malum". La règle de vie que se donnent les épicuriens, est de ne chercher que ce qui leur sera profitable, et de ne s'infliger aucun soucis.
Elle est présentée ici comme un axiome. Ce dernier est fondé sur l'observation de la nature, élément très important dans l'épicurisme, mis en évidence par un ablatif absolu assez développé "ipsa natura incorrupta atque integre judicante". C'est entre autre dans l'observation de la nature, dans la contemplation de cette dernière que les épicuriens trouvent le plus de plaisir, et une protection contre de nombreux soucis.
Cicéron, par le biais de Torquatus, insiste sur cette dualité caractéristique de l'épicurisme, par l'emploi de divers procédés stylistiques, plaçant toujours la recherche du plaisir en premier lieu, et la fuite de la douleur ensuite. Ainsi, on peut retrouver un parallélisme de construction "voluptatem appetere eaque gaudere ut summo bono, dolorem aspernari ut summum malum" et un chiasme, mettant en valeur de pratiquer les deux de la même manière, pour vivre véritablement la doctrine. En outre, la syntaxe rigoureusement charpentée d'un point de vue rythmique "sentiri haec putat, ut calere ignem, nivem albam, mel dulce" souligne la place des sens dans cette quête. Le fait que cette expression soit divisée en trois groupes de six syllabes, se succédant progressivement, et conclue par une clausule de trois syllabes, suggère au lecteur l'impossibilité de mettre en pratique l'intégralité de la doctrine du premier coup. On ressent ces différentes choses au fur et à mesure que l'on s'éloigne de la douleur (...)
[...] Une telle définition, présentée ainsi à un public romain, dont les valeurs sont toutes autres, pourrait tout simplement heurter les sensibilités, voire choquer. Pour éviter cela, une fois encore, Cicéron prête à Torquatus un style assez neutre. En effet, on peut observer que Torquatus, dans l'exposé développé de la doctrine, emploi de nombreux infinitifs du discours indirect docere, appetere, gaudere, aspernari. Cela signifie qu'il ne prend en aucun cas cet exposé pour lui, il ne prend pas le parti des Grecs, partisans et défenseurs d'Epicure. Il ne présente pas cette doctrine "scandaleuse" comme la sienne. [...]
[...] Il s'associe aux autres Romains, quant à la considération qu'ils ont des Grecs, ou des épicuriens en général, par l'emploi de la première personne du pluriel "accusamus", "ducimus".Ces deux définitions sont contenues dans une période typique de la prose cicéronienne, constituée de trois parties: une protase at vero eos et accusamus et justo odio dignissimos ducimus qui blanditiis praesentium voluptatum deleniti atque corrupti, quos dolores et quas molestias excepturi sint,obcaecati cupiditate, non une acmé sur la dernière syllabe de provident une apodose similique sunt in culpa qui officia deserunt mollitia animi, id est laborum et dolorum fuga Dans ce texte, on est donc face à un paradoxe. Tout d'abord, on loue la doctrine d'Epicure et ensuite, elle est considérée comme contraire aux valeurs romaines, qui sont à leur tour, mises en avant. [...]
[...] Elle est présentée ici comme un axiome. Ce dernier est fondé sur l'observation de la nature, élément très important dans l'épicurisme, mis en évidence par un ablatif absolu assez développé ipsa natura incorrupta atque integre judicante C'est entre autre dans l'observation de la nature, dans la contemplation de cette dernière que les épicuriens trouvent le plus de plaisir, et une protection contre de nombreux soucis. Cicéron, par le biais de Torquatus, insiste sur cette dualité caractéristique de l'épicurisme, par l'emploi de divers procédés stylistiques, plaçant toujours la recherche du plaisir en premier lieu, et la fuite de la douleur ensuite. [...]
[...] Ces ouvrages constituent cependant plutôt des compilations brillantes des idées de philosophes grecs que des exposés originaux d'une doctrine qui lui est propre. Le De Finibus est un dialogue : lors de la discussion, l'un des participants, Torquatus, expose les principes de la pensée épicurienne. En parallèle, il évoque les valeurs romaines incompatibles avec cette dernière. Nous verrons donc comment Cicéron a réussi à associer les deux, sans pour autant heurter les sensibilités dans chacune des deux cultures. Exposé de la doctrine d'Epicure A travers Torquatus, Ciciéron expose ici, et ce, dans tout le premier paragraphe, la doctrine du philosophe grec. [...]
[...] Il ne risque ainsi pas de prendre parti pour certaines valeurs plus que pour les autres. Par sa cadence majeure, Cicéron donne aux interlocuteurs le sentiment d'avoir un moment de réflexion, et l'approche de la fin du discours. De cette manière, l'attention du lecteur (ou public) est suscitée pour les derniers instants, et l'auteur ou l'orateur va pouvoir toucher davantage leur opinion. Il n'exclu pas non plus l'existence de temps de repos chez les Romains, libero tempore en faisant allusion à la vieille coutume romaine que l'on formulait "otia post negotia". [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture