Le Chevalier au lion est un roman écrit par Chrétien de Troyes entre 1177 et 1181. Ce texte est l'un des rares, avec Erec et Enide, à nous être parvenu dans son intégralité ; il conte les aventures du jeune chevalier de la cour du roi Arthur, Yvain. Après le récit de la mésaventure de Calogrenant des années plus tôt, Yvain compte bien venger son cousin du chevalier défenseur de la fontaine magique. Il le blesse à mort et grâce à un anneau d'invisibilité, assiste sans encombres à l'enterrement du vaincu. A cette occasion il découvre la veuve éplorée, la dame de Landuc. De quelle manière le spectacle de cette femme fait-il naître l'amour d'Yvain ? (...)
[...] Le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes. Commentaire composé de l'épisode de l'amour d'Yvain pour la dame de Landuc, du vers 1410 Quant on ot enfouÿ le mort jusqu'au vers 1521 ambedeuz les portes coulans Texte étudié : Quant on ot enfouÿ le mort, S'en partirent toutes les gens. Clers ne chevaliers ne serjans Ne dame ne remest que chele Qui sa dolour mie ne choile. Mais chele remaint toute sole Qui souvent se prent par la gole, Et tort ses poins, et bat ses paumes, Et list en .i. [...]
[...] D'« orendroit ai-je dit que sages, Que femme a plus de chent courages. Chelui courage qu'ele a ore, Espoir, changera ele encore ; Ains le changera sans espoir Si sui faus qui m'en desespoir. Et Dix li doinst par tans cangier, Qu'estre m'estuet en son dangier Touz jourz mais, puis c'Amours le veut. Qui Amours en gré ne requeut, Des quë entour li a atrait, Felonnie et traïson fait ; Et je le di - qui veut, si m'oie - Qu'il n'en doit avoir bien ne joie. [...]
[...] Cette forme parfaite et régulière du roman montre avec d'autant plus d'éclat la beauté de la dame de Landuc. Au Moyen Age la description de la beauté d'un personnage - à travers le portrait - est un exercice dans lequel l'écrivain peut déployer toute sa virtuosité et sa création. Dans ses romans, Chrétien de Troyes s'y exerce à plusieurs reprises, par exemple il décrit la beauté de personnages féminins comme celle de Guenièvre (dans Le Chevalier à la charrette), de Blanchefleur (dans Perceval ou le roman du Graal) ou d'Enide (dans Erec et Enide). [...]
[...] Les deux femmes sont séparées de l'homme qu'elles aiment, soit par la mort, soit par un abandon. Dans le texte de Virgile, la reine est décrite selon les termes suivants : terque quaterque manu pectus percussa decorum, flauentesque abscissa comas ce qui signifie que trois fois, quatre fois, de la main elle frappa sa belle poitrine, arracha sa blonde chevelure Cela évoque fortement Laudine au vers 1478 son vis qu'ele bleche et au vers 1469 je li voi rompre et trenchier De même on peut voir une autre référence à ce récit mythique, Yvain dit que les femmes sont changeantes, aux vers 1440 à 1442 femme a plus de chent courages. [...]
[...] On remarque la complexité du lien entre l'amour et la haine. Celle-ci se traduit par les revirements constants du jeune chevalier qui semble perdu entre deux sentiments si contradictoires, par exemple, au vers 1463 il se demande : Et dont sui je ses anemis? pour y répondre au vers suivant : Nenil, chertes, mais ses amis De même, on retrouve en fin de vers des rimes qui exposent cette dualité comme anemis (vers 1463) et amis (vers 1464) ou des expressions comme amerai m'anemie (vers 1454) qui montrent que les deux sentiments, bien qu'antinomiques, sont résolument indissociables. [...]
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