"Le Chevalier au lion" de Chrétien de Troyes conte les aventures d'Yvain, un jeune chevalier. Après de nombreuses aventures (il sombre un moment dans la folie, il perd le coeur de sa dame), Yvain reprend le cours de ses errances accompagné de son fidèle compagnon, le lion. Surnommé "le chevalier au lion", sa renommée grandit. Une jeune fille est victime d'une injustice et se met à sa recherche pour lui demander son aide.
Dans cet extrait, Yvain se retrouve confronté à deux discours différents : la demande d'aide de la demoiselle et la mise en garde des habitants. Quelles différences peut-on noter entre ces deux discours ? Quelles répercutions ont-ils sur le chevalier ?
Nous allons étudier ce passage en deux parties, la première du début de l'extrait jusqu'au vers 5107, qui constitue l'entretien d'Yvain et de la jeune fille. Et le deuxième moment sera le vers 5108 jusqu'à la fin, il correspond à la confrontation entre les « gens » et Yvain.
I / Premier mouvement du texte : la conversation d'Yvain et de la demoiselle.
Tout d'abord, on peut noter que c'est un dialogue par la présence de mots et d'expressions qui s'adressent directement au destinataire, par exemple « Or m'en respondés, s'il vous plaist » (vers 5088), « ma douche amie » (vers 5094 ), « vous plaira » (vers 5096). On remarque, par les nombreuses marques de politesse, que l'on se trouve dans un dialogue courtois.
On observe de nombreuses occurrences de « reposerés » (aux vers 5090-90-93) et ses dérivés. Cet effet insiste sur ce que le chevalier va faire : aider la jeune fille. Pour ce faire, il utilise une construction négative avec « Nenil » et l'anaphore « ne » aux vers 5092 et 5093, pour mettre en valeur l'action qu'il va entreprendre. On retrouve d'ailleurs une opposition avec l'inaction, « aloser », et ce qu'il compte faire, « sieurrai ». Il est à la disposition de la jeune fille et son aide est présentée de façon hyperbolique avec des expressions comme « grant afaire » et « tout mon pooir ». (...)
[...] Les villageois menacent Yvain de honte s'il se rend au château ; cet avertissement est paradoxal car les menaces des villageois se font par des injures et des exhortations, Mal veigniés Hu ! Hu ! Maleüreus L'extrait finit par le terme reconté cette utilisation en fin de vers insiste fortement sur ce mot. Il montre justement ce que les villageois n'ont pas fait ; ils mettent en garde Yvain contre un danger qui n'est jamais décrit car, ils le disent eux-mêmes, Que ja par toi n'iert reconté Ce mot de l'auteur montre que l'art du récit est un art ardu qui n'est pas à la portée de tout le monde. [...]
[...] On retrouve la marque du dialogue par l'interjection Hey! La marque d'agression que ressent Yvain est exprimée dans l'allitération en qui constitue un son dur et tranchant, fait il gent Gant de tote malvestié La foule est dépréciée par des termes binômes tels que fol ou vilaine On remarque que la question d'Yvain Pour quoi ? est reprise par les villageois, ce qui marque à la fois l'interaction avec la foule et une dramatisation de ce que vont décrire les gens La continuité des propos d'Yvain avec ceux des villageois est également remarquable par l'assonance en et et l'allitération en : m'avés si assalli ? [...]
[...] Tout d'abord, on peut noter que c'est un dialogue par la présence de mots et d'expressions qui s'adressent directement au destinataire, par exemple Or m'en respondés, s'il vous plaist (vers 5088), ma douche amie (vers 5094 vous plaira (vers 5096). On remarque, par les nombreuses marques de politesse, que l'on se trouve dans un dialogue courtois. On observe de nombreuses occurrences de reposerés (aux vers 5090-90-93) et ses dérivés. Cet effet insiste sur ce que le chevalier va faire : aider la jeune fille. Pour ce faire, il utilise une construction négative avec Nenil et l'anaphore ne aux vers 5092 et 5093, pour mettre en valeur l'action qu'il va entreprendre. [...]
[...] Le Chevalier au lion de Chrétien de Troyes. Commentaire linéaire du vers 5048 Si l'ataint et si le salue jusqu'au vers «Que ja par toi n'iert reconté Texte étudié : Si l'ataint et si le salue. Et chil li respont aussi tost : Dix vous gart, bele, et si vous ost De vilenie et de pesanche ! - Et vous, sire, ou j'ai esperanche, Que bien m'en porrïés oster ! Lors se va vers li acoster Et dit : Sire, mout vous au quis. [...]
[...] Chevauchèrent Parlant tant quë il approchèrent Le chastel de Pesme Aventure. De passer outre n'orent cure Et li jours aloit declinant. El chastel vienent cheminant Et les gens qui venir les voient Trestuit au chevalier disoient : Mal veigniés, sire, mal vegniez ! Chest hostel vous est enseigniez Pour mal et pour honte endurer. Che porroit unz albés jurer. - Hez! Fait il, gent fole, vilaine, Gent de tote malvestié plainne Et qui a tous biens a fali, Pour quoi m'avés si assali ? [...]
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