En 1932, lors d'un voyage en Grèce, Queneau décide de "traduire" le Discours de la méthode de Descartes en français moderne, mais plongeant alors dans le bain romanesque, il décida d'abandonner ce projet et de là naquit "Le chiendent" qui fut le premier roman publié par Queneau en 1933.
Le passage au début du chapitre III est très important pour comprendre la suite des évènements, car il marque le début de l'intrigue sur la probable fortune du père Taupe et sur sa porte bleue, qui vont amener tous les autres personnages à désirer un trésor fictif et donc à faire tout pour l‘obtenir.
Nous allons donc montrer la place que prennent la philosophie et le surréalisme dans ce passage et dans les œuvres de Queneau en général.
[...] - Le père Taupe se croit doté d'une grande sagesse avec au bout de cinq ans de cette vie, il se persuada que sa sagesse avait atteint son apex (ligne p 133) car ayant vécu les deux situations, à la fois la richesse et la pauvreté, il a l'impression de connaître aussi bien les avantages que les inconvénients de ces deux vies et donc d'être apte à dire que le bonheur se trouve dans la pauvreté. II. Les références au surréalisme Dans le Chiendent, on retrouve l'état d'esprit du surréalisme avec notamment le rejet de la rationalité avec cette porte au trésor, la puissance de l'imagination et de l'amour, la volonté de révolution sociale, le nouvel humanisme fondé sur le rêve, et grâce auquel Queneau nous invite sans cesse à élargir l'horizon de notre champ d'études. On retrouve notamment des aspects surréalistes dans la thématique. [...]
[...] Conclusion Le raisonnement du père Taupe est un moyen de penser pour Queneau. Et c'est grâce à l'aspect philosophique et au surréalisme dans ce passage qu'on retrouve une réflexion sur le monde et sur les conditions sociales qui sont très inégales et à travers cela on décèle une forte envie de revenir à un état de foetus ou tout du moins d'enfant où les problèmes d‘argent n‘avaient pas encore entaché notre innocence et où on trouvait le bonheur dans les choses simples. [...]
[...] Tiens, donne-moi encore un litre de blanc. (ligne 16-17, p 133), car ces deux phrases se contredisent puisqu'il devrait être plus heureux en buvant moins d'une bouteille de vin blanc. - Grâce au cynisme et au pessimisme dont fait preuve le père Taupe avec toi, tu veux avoir des sous, tu les perdras un jour ou l'autre. car cette phrase commence à amorcer l'opposition que le père Taupe va rencontrer face aux autres personnages qui ne rêvent que d'argent et cela va l‘amener à développer son argumentation pour leur faire comprendre son point de vue. [...]
[...] Cet endroit fonctionne comme le paradigme de tous les bistrots queniens. Et il y a consommation collective par la présence en plus du père Taupe, de Mr Belhôtel, d'Ernestine et des ouvriers. Tous ces protagonistes participent au développement de la réflexion du père Taupe par leur opposition comme c'est des histoires de curés (ligne 29, p 133). Les références à l'alcool sont nombreuses dans ce passage avec ivrogne (ligne p 132), lubrique (ligne p 132), boire (ligne p 133), libidineux (ligne p 133), alcool (ligne 11, p 133), "apéritif"(ligne 21, p 133). [...]
[...] - Le passage de l'ombre à la lumière a provoqué des bouleversements qui le font souffrir et cela explique peut-être le fait qu'il boive. La psychanalyse liée à la cabane - La cabane représente à la fois l'interdiction et le fantasme utérin comme on peut le voir avec rester dans son trou, voilà le bonheur (ligne 26, p 133) et plus loin avec un vrai trou pour son bonheur c‘est un idéal de foetus (ligne 18-19, p 138). Et il faut rappeler que Le Traumatisme de la naissance fut traduit en français en 1928 et que les surréalistes de l'époque se sont beaucoup intéressés à ces théories. [...]
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