Les fables sont de courts récits plaisants illustrant une morale, étant ainsi conformes à la double mission confiée par l'idéal classique du XVIIème siècle.
Jean de La Fontaine est l'un des fabulistes les plus connus en France. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, il publie plusieurs recueils de fables qui connaîtront un vif succès (...)
[...] L'humilité est préférable à la fatuité ! Lecture philosophique Elle est claire et traduit le véritable plaidoyer qu'est cette fable pour le respect des lois de la Nature : acceptons-nous tels qu'elle nous a faits ! Enfreindre les lois de la Nature, contredire l'ordre naturel du monde (par ailleurs création du Tout Puissant) est vain et inutile, voire dangereux. Lecture politique Cette lecture permet deux rapprochements : - d'abord, le parallèle entre la mésaventure du chêne et celle du surintendant de Louis XIV, Nicolas Fouquet (que l'auteur fréquenta régulièrement à la Cour). [...]
[...] Le Chêne et le Roseau Recueil : parution en 1668. Livre : I. Fable : 22, composée de 32 vers. Le Chêne un jour dit au Roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la Nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau ; Le moindre vent qui d'aventure 5 Fait rider la face de l'eau, Vous oblige à baisser la tête. Cependant que mon front, au Caucase pareil, Non content d'arrêter les rayons du soleil, Brave l'effort de la tempête Tout vous est aquilon ; tout me semble zéphyr Encor si vous naissiez à l'abri du feuillage Dont je couvre le voisinage, Vous n'auriez pas tant à souffrir : Je vous défendrai de l'orage ; 15 Mais vous naissez le plus souvent Sur les humides bords des royaumes du vent La Nature envers vous me semble bien injuste. [...]
[...] Comme à son habitude, La Fontaine reprend le récit du fabuliste grec et le rend plus vivant et plus équivoque. L'une des plus célèbres, sans recourir au bestiaire habituel, cette fable présente la double originalité, d'une part donc de personnifier des végétaux, d'autre part de se présenter comme un pur récit puisque la morale semble pour une fois en être absente. Le récit montre que ceux qui cèdent aux circonstances et à la force ont l'avantage sur ceux qui rivalisent avec des plus puissants. [...]
[...] Il va ainsi intervenir pour arbitrer et départager les deux protagonistes. II- L'art du récit et de la versification L'art du récit : présence discrète du narrateur et fable tragique Dès le titre, l'article défini singulier le confère aux personnages une valeur générale allégorique : le fabuliste prête au chêne et au roseau des comportements humains. Il est indéniable que dans cette fable, la présence du narrateur est discrète mais pas neutre. Dès le vers il remplace son récit par deux discours rapportés qui s'étendent sur plus de vingt-trois vers. [...]
[...] Conclusion On retrouve dans cette fable, texte à visée didactique et morale, l'expression de l'idéal classique qui semble tout naturellement porté par l'apologue : instruire et plaire Elle illustre (une des rares à ne pas faire apparaître d'animal) parfaitement les atouts de l'apologue : un récit bref, une intrigue simple, des personnages familiers, le tout au service d'une leçon. Il faut se rappeler que La Fontaine était aussi Maître des Eaux et Forêts et il n'est pas étonnant que le poète donne ainsi la parole à la seule Nature afin de mieux respecter la liberté d'interpréter et de rêver du lecteur. [...]
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