Commentaire de texte du poème "Napoléon III" par Victor Hugo
[...] Dans ce poème, l'auteur ridiculise ainsi Napoléon III. Il casse l'image d'un empereur au sommet de son règne, en en faisant un personnage risible, dont il se moque et qu'il rabaisse. Néanmoins, la critique que Victor Hugo adresse à Napoléon III n'apparaît pas a priori sans paradoxe. En effet, Hugo appartenant à l'école romantique dont il est l'un des chefs de file, il tire en grande partie son inspiration de la glorification du Premier Empire et de la figure dramatique de l'empereur Napoléon Ier. [...]
[...] Mais c'est surtout en mettant en avant Napoléon Ier que Victor Hugo critique vigoureusement Napoléon III. Le poème se présente ainsi comme un faux hommage, une parodie des éloges réalisés sous le Premier Empire, en sous-entendant que le Second Empire n'en est réellement pas digne. Le registre épique est mis en scène, avec le registre de la guerre qui rappelle l'épopée napoléonienne : « l'Illiade », « canon », « sang », « guerres épiques ». Les grandes batailles napoléoniennes sont aussi rappelées, comme « LaSalle à Wagram, Duroc à Reichenbach » ainsi que Waterloo ou encore Austerlitz. [...]
[...] En effet, Victor Hugo commence par descendre la figure de Napoléon III. Les nombreuses périphrases qui désignent l'empereur sont peu flatteuses : « nain immonde » (vers par exemple. Des métaphores qualifient également l'empereur en lui-même, comme « petit Poucet » (vers 7). L'aspect physique de Napoléon III est sous-entendu comme péjoratif, afin d'en donner une image directement négative. En outre, des interjections permettent de donner l'illusion qu'il s'adresse directement à Napoléon III. La deuxième personne du singulier est employée tout au long du poème : « toi », « te », « tu », dévalorisant de fait l'empereur, puisque l'auteur s'adresse à lui à pied d'égalité. [...]
[...] Le vers introductif confirme cela, en marque d'étonnement du fait que Napoléon III ait pu réussir son entreprise politique. Contrairement à Napoléon Ier, Napoléon III est « l'homme du hasard », et son règne est personnel, puisqu'il ne lui permet que de « boire avec de belles filles ». Par la mise en avant du registre pathétique, un jeu de contraste est réalisé : la gloire et le désintéressement de Napoléon Ier contrastent avec la nature du régime politique de Napoléon III. [...]
[...] Une véritable satire de Napoléon III est ainsi réalisée. En effet, Napoléon III est directement accusé de profaner directement les mémoires de l'Empire. L'ironie est sous-entendue tout au long du poème, Napoléon III n'étant qu'« accroupi sur le nom » de son oncle. Les symboles de l'Empire sont rappelés, mais la versification les fait rimer directement avec des symboles semblables, mais dégradants. Ainsi : « aigle de Mondavi », « perroquet ravi » ou encore les « régions bleues » de l'Empire avec les « bottes de sept lieues » du petit Poucet. [...]
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