Julien Gracq s'est rapidement fait connaître au XX° siècle pour ses œuvres fortement influencées par le surréalisme, courant littéraire et artistique qui se veut détaché du monde réel, des apparences, et qui néglige toute rationalité pour se situer dans un espace « au-delà du réel ».
Le premier roman de Julien Gracq est Au château d'Argol, publié en 1938, ce roman montre bien l'influence du surréalisme dans l'œuvre de Julien Gracq, mais aussi un désir de l'auteur d'utiliser des procédés qui vont modifier la perception du lecteur de l'oeuvre comme des procédés poétiques par exemple. Dans ce roman, Albert, l'un des trois protagonistes, achète un château où règne une ambiance étrange et inquiétante, cerné par la mer et une profonde forêt.
Dans cet extrait, Albert observe du haut d'une des tours du château une tempête qui se déchaîne en contrebas dans la plaine d'Argol.
On verra comment, dans cet extrait, la tempête qui semble tout d'abord être une tempête parfaitement normale devient rapidement un combat acharné contre la forêt, et enfin, comment l'auteur donne à ce texte une dimension fantastique par le choix des procédés qu'il utilise.
[...] En effet, la forêt semble tout d'abord être totalement démunie face à la tempête, sa fragilité est soulignée à plusieurs reprises, elle est comparée à une chevelure fragile à des herbes ce qui souligne bien son manque de défense par rapport aux attaques de la tempête. La forêt semble tout d'abord ne pas pouvoir résister, elle se laisse découvrir jusqu'à son sol : l'on voyait alors l'espace d'une seconde un sol nu, des rocs noirs, les fissures étroites des ravins il semble que ce sol soit l'intimité même de cette forêt, les fissures étroites des ravins font penser à des veines, la forêt a également des membres : on voyait leurs membres fragiles et gris tendus par l'effort comme un lacis de cordages le lacis de cordage fait également penser à un lacis veineux, la tempête pousse la forêt dans ses derniers retranchements et dénude ses organes vitaux, la forêt ploie peu à peu sous les coups de la tempête. [...]
[...] En effet, l'endroit où se déroule la scène semble être bien réel, bien ancré dans la réalité, avec un décor composé d'éléments naturels et de constructions humaines. Tout d'abord, le décor est naturel, il y a dans la plaine en contrebas du château une grande forêt, qui va être le théâtre du déchaînement de la tempête. Cette forêt est imposante, les arbres forment une masse la forêt doit donc être dense, comme l'indique les comparaisons comme dans une chevelure fragile et comme des herbes les arbres sont donc nombreux et la forêt est aussi dense qu'une chevelure. [...]
[...] Mais la forêt ne va pas rester totalement passive et se laisser battre par la tempête, elle va se défendre. En effet, les membres des arbres sont tendus par l'effort ils tentent de résister, ils répondent aux assauts de la tempête : Alors l'averse déchaîna les fraîcheurs glaciales de son déluge [ ] et la forêt répondit de tout le rebondissement métallique de ses feuilles la forêt répond donc aux attaques et déploie ses feuilles comme des boucliers métalliques elle utilise les moyens à sa disposition pour se défendre, et même lorsque son sol est mis à nu, les rocs qui couvrent son sol brillèrent comme de dangereuses cuirasses là encore, la forêt déploie ses défenses, ici comme des cuirasses, des pièces d'armures qui protégent normalement le torse, forêt semble donc protéger son cœur des assauts de la tempête. [...]
[...] En effet, les arbres ont des membres tous comme les hommes, et tous les éléments de la tempête semblent agir de leur pleine volonté puisqu'ils sont toujours bien à l'origine de leurs actions : Alors l'averse déchaîna les fraîcheurs glaciales de son déluge de plus, l'ouragan est animalisé, puisqu'ils fait des passées terme normalement appliqué aux animaux. En effet, la tempête semble véritablement s'attaquer à la forêt, elle l'agresse par tous les moyens qui sont à sa disposition. Tout d'abord, les nuages ont les bords déchiquetés comme s'ils avaient déjà livré une bataille et en étaient ressorti abîmés. [...]
[...] En effet, tous les éléments de la tempête conjugués créent une tempête d'une violence extrême. Tout d'abord, l'orage se déchaîne mot qui montre dès le début du texte que la tempête va être particulièrement brutale, les bords des nuages sont déchiquetés comme s'ils étaient eux- mêmes agressifs, la pluie qui provient de ces nuages est elle aussi violent, elle déchaîne les fraîcheurs glaciales de son déluge le mot déluge montre bien la puissance de la pluie, c'est une pluie qui pourrait engloutir la plaine. [...]
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