Cette fable met en scène trois animaux : une belette qui profite de l'absence du lapin pour s'installer chez lui ; un lapin qui, une fois revenu, va revendiquer son logis ; et un chat qui, consulté par les deux parties pour arbitrer le litige, les croque tous les deux.
Cette fable dénonce, de manière explicite, les débats des petits suzerains qui sont incapables de s'accorder pour un différend et vont consulter le roi qui récupère l'objet du conflit (...)
[...] Conclusion On retrouve dans cette fable pleine de gaieté, l'expression de l'idéal classique qui semble tout naturellement porté par l'apologue : instruire et plaire La Fontaine utilise ici tous les moyens de la poésie pour divertir le lecteur : un récit bref, des dialogues pittoresques, une poésie charmante et joyeuse utilisant toutes les ressources musicales et lexicales de la langue. L'auteur amène le lecteur à s'interroger sur une morale, celle du faible. Ainsi, il traite ici un sujet délicat et le résout avec violence, partant d'un récit anodin pour poser une question révolutionnaire. [...]
[...] Ainsi au vers Qu'il était allé faire à l'aurore sa cour, clame que pour être allé dans la chambre du roi, le lapin a perdu la sienne ! - La belette comme satire du Roi La satire fait allusion à l'esprit conquérant de Louis XIV, celui qui accrut la suprématie française en Europe. Ainsi, La Fontaine nuance le discours de la belette en le politisant dans sa forme et dans son fond (référence à la loi au vers 21, décision d'ester). [...]
[...] La dame au nez pointu répondit que la terre Était au premier occupant. C'était un beau sujet de guerre, Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant ! 20 Et quand ce serait un royaume, Je voudrais bien savoir, dit-elle, quelle loi En a pour toujours fait l'octroi À Jean, fils ou neveu de Pierre ou de Guillaume, Plutôt qu'à Paul, plutôt qu'à moi. 25 Jean Lapin allégua la coutume et l'usage. Ce sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils, L'ont de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis. [...]
[...] Aussitôt qu'à portée il vit les contestants, Grippeminaud, le bon apôtre, Jetant des deux côtés la griffe en même temps Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre. Cela ressemble fort aux débats qu'ont parfois Les petits souverains se rapportant aux rois. Les pénates : le foyer. Je vais avertir tous les rats : les rats sont les ennemis traditionnels des belettes. Raminagrobis (ou Rominagrobis) : nom donné au chat. Il fait référence à Rabelais et à son vieux poète du Tiers Livre. [...]
[...] Seul le Chat ne bouge pas et c'est lui qui aura le dernier mot. Peut-être faut-il y voir là une critique de l'agitation outrancière que l'on pouvait rencontrer à la Cour et une glorification de l'absence de mouvement ! Le rythme des vers marque cette agitation. Dès le début de la fable, le rejet de S'empara au début du vers 3 met en valeur l'action indiquer par le verbe, par un effet d'attente sur trois vers qui invite à une diction rapide. [...]
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