Rousseau, "Confessions", "La chasse aux pommes" (commentaire)

Résumé du document

Pourquoi Rousseau nomme-t-il cet épisode ? (Caractéristique du récit, registre, genre, et regard de l'auteur) (...)

Extraits

[...] Il est en position d'accusé, vocabulaire de la culpabilité je craignais d'être surpris de la dissimulation que si je n'avais rien fait : manière très indirecte et imagée pour évoquer ce vol sans culpabilité. Aucun remord car certaine dérision. une complaisance à écrire La tonalité joyeuse domine, il a choisi le registre de la parodie. Un zeugme (coordination de deux ou plusieurs éléments qui ne sont pas sur le même plan syntaxique ou sémantique) : je ne perdis point courage, mais j'avais perdu beaucoup de temps en effet il a attribué à un même verbe deux élément qui ne sont pas sur le même plan. [...]

[...] La progression est la suivante : accusation, puis description du larcin, puis contrition, pour obtenir le pardon. Rousseau, lui, cherche à faire rire le lecteur, à le mettre de son côté. [...]

[...] (modalité exclamative La dernière phrase est écrite au présent d'énonciation. La chute de la plume symbolise la chute de la broche. En parlant au présent d'énonciation, le narrateur transmet l'importance de la peur qu'il a ressentie et qui le marque encore. II/ Une parodie d'épopée le registre épique Il emploie le vocabulaire de la chasse : chasse aux pommes et broche utilisée pour le menu gibier La pomme apparaît comme la proie. Il parle de ses inventions, adresse, courage : Vertu et qualités qui s'appliquent plus pour la chasse que pour le vol que d'inventions ai- je . [...]

[...] Il y a à la fois une asyndète (abs de mot de liaison) et une parataxe (abs de subordination). Propositions indépendantes juxtaposées j'allonge la broche, je l'ajuste . Il y a plusieurs phrases juxtaposées qui nous projettent directement dans la réflexion et la pensée du personnage. Décomposition des actions (but nous faire revivre l'intensité de ses émotions. Il qualifie les sentiments qu'il éprouve avec transport (Hyperbolique Qui dira ma douleur ? question rhétorique pour dramatiser son récit + de partager son émotion Il interpelle directement le lecteur. [...]

[...] Je craignais d'être surpris; je renvoie au lendemain une tentative plus heureuse, et je me remets à l'ouvrage tout aussi tranquillement que si je n'avais rien fait, sans songer aux deux témoins indiscrets qui déposaient contre moi dans la dépense. Le lendemain, retrouvant l'occasion belle, je tente un nouvel essai. Je monte sur mes tréteaux, j'allonge la broche, je l'ajuste; j'étais prêt à piquer . Malheureusement le dragon ne dormait pas: tout à coup la porte de la dépense s'ouvre; mon maître en sort, croise les bras, me regarde, et me dit: Courage! . La plume me tombe des mains. [...]