La Chartreuse de Parme, Stendhal, Julien Gracq, romantisme, roman d'aventure, liberté, passion, joie de vivre, Fabrice Del Dongo
Gracq aborde un nouveau problème avec cette œuvre de Stendhal, celui de catégoriser le travail de Stendhal de pur romantisme. Il nous est alors légitime de nous demander dans quelles mesures le monde de Stendhal est une rêverie alors même que ce monde s'inscrit dans un contexte réaliste.
[...] En effet, La Chartreuse de Parme de Stendhal est un roman picaresque dirigé par les passions dans leur sens mélioratif lié à l'amour. Ce roman, de longueur conséquente, n'ennuie jamais le lecteur puisque jamais ne s'arrêtent les rebondissements. La première aventure de Fabrice Del Dongo est son départ pour la guerre en France, départ animé par l'adoration que porte le héros pour Napoléon. Sans vraiment participer à la guerre, il arrive pourtant une multitude d'aventures à Fabrice, qui est envoyé en prison, à qui on vole son cheval, qui est blessé par un rebelle, et enfin qui est dénoncé par son frère aîné comme étant un espion et devra donc cacher son identité aux alentours de chez lui. [...]
[...] La passion est le moteur des agissements des personnages stendhaliens, même négative, elle est ce qui donne la sensation de vivre. Ce phénomène se retrouve exactement en le personnage de Fabrice, poussée d'abord par sa passion pour Napoléon, puis par sa passion pour l'amour et enfin par sa passion pour Clélia. Le beylisme est définit ainsi par le dictionnaire Larousse : « Attitude des héros de Stendhal, caractérisée par une conscience de soi, une énergie, une recherche du bonheur ». [...]
[...] La Chartreuse de Parme est alors un lieu de tous les possibles. Certes, il semblerait que le monde que nous crée Stendhal soit un paradis terrestre, plein d'amour et d'aventures mais pourtant ces traits-là sont relativisés par le réalisme présent dans l'œuvre. Assurément, Stendhal à travers une deuxième dimension réaliste, laisse de la place à la noirceur possible du monde. Gracq dit : « Si je pousse la porte d'un livre de Beyle, j'entre en Stendhalie, comme je rejoindrais une maison de vacances : le souci tombe des épaules, la nécessité se met en congé, le poids du monde s'allège : tout est différent : la saveur de l'air, les lignes du paysage, l'appétit, la légèreté de vivre, le salut même, l'abord des gens ». [...]
[...] Enfin certains lecteurs, peut être les « happy few » diront que Stendhal à travers La Chartreuse de Parme, nous raconte une histoire italienne menée par des personnages passionnés, positivement ou négativement, à qui il arrivera de nombreuses aventures tristes ou joyeuses, une histoire où malgré tout, l'humanité est toujours intact. [...]
[...] Tout se passe au dernier chapitre, le chapitre 28. L'enfant illégitime de Clélia et Fabrice, Sandrino tombe malade et décède. Clélia en meurt de chagrin, suivie par Fabrice et la duchesse. A ce chapitre, l'auteur passe trois années sous silence : « Ici, nous demandons la permission de passer, sans en dire un seul mot, sur un espace de trois années ». Or, ce sont trois années de bonheur et d'amour dont nous prive Stendhal pour pouvoir accélérer le rythme et intensifier les drames qui vont suivre. [...]
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