Sciences humaines et arts, Le charroi de Nîmes laisse 46, début du dialogue entre Guillaume et roi Otrant, chanson de geste du XIIe siècle, comique de situation, Guillaume de Fierebrace, Louis le Pieux, Sarrasins
Le charroi de Nîmes est une chanson de geste anonyme qui raconte l'histoire de Guillaume de Fierebrace, vassal chrétien au service de Louis le pieux qui part conquérir Nîmes, ville d'Espagne où règnent les Sarrasins, afin d'obtenir lui-même son fief. Pour cela il va adopter une stratégie de ruse qui consiste à se déguiser en marchand et faire entrer sur la place la plus fréquentée de la cité des tonneaux remplis d'armes et de guerriers prêts à combattre. Les rois apprennent vite l'arrivée d'un convoi de marchands et décident de s'y rendre pour en savoir plus. Ce passage nous montre le début du dialogue entre Guillaume (déguisé en marchand) et les deux rois sarrasins, Otrant et Harpin. En quoi ce passage permet au jongleur d'apporter de nouveaux éléments à sa chanson de geste ?
[...] Cependant nous remarquerons dans les laisses suivantes que Guillaume sera pris au piège de son propre jeu : trop occupé à construire sa fausse identité de riche marchand, il ne se rendra pas compte que le roi Otrant l'avait reconnu à son nez. De plus il ne contrôlera plus sa colère et deviendra très violent dès la laisse 51, quand Harpin l'insultera et lui tirera la barbe. Enfin, la tonalité réaliste est omniprésente dans tout le passage, car même s'i s'agit d'une fiction, la description des marchandises est à la réalité de la situation commerciale au 12e siècle. [...]
[...] «cuir de cordoue» : cuir d'apparence dorée (relier des livres, décorer) • Le matériel de guerre : Evocation des hauberts, robes masculines pour la guerre (en dessous de l'armure), des heaumes (casques de guerre), des boucliers, des lances et des épées. • Les épices : le poivre + le safran = épices qui viennent de loin, pour la cuisine valeur très précieuse au moyen-âge, à peine imaginable aujourd'hui) = indicateur de richesse. poivre = «l'or noir au moyen-âge». Le portrait-type du marchand (stéréotype) dépeint par Guillaume • Des noms ridicules (Bègue bégayer) pour désigner le neveu Guiélin, Sorant pour désigner Bertrand et Guillaume se baptise Tiacre). [...]
[...] Ce passage nous montre le début du dialogue entre Guillaume (déguisé en marchand) et les deux rois sarrasins, Otrant et Harpin. PB : En quoi ce passage permet au jongleur d'apporter de nouveaux éléments à sa chanson de gestes ? Nous verrons d'abord que ce passage apporte de nouveaux procédés comiques; puis nous remarquerons que cette duperie permet l'irruption de nouvelles informations sur la réalité de l'époque. Enfin, nous constaterons une nouvelle ambivalence de la personnalité de Guillaume : avant il ne faisait preuve d'aucune ruse : il mettait en application les conseils de ses proches, ici il montre par lui-même de l'inventivité. [...]
[...] • Le discours d'un marchand Guillaume se sert du dialogue précédent avec le marchand à la laisse 34 pour être le plus crédible possible. - En effet, le marchand avait dit «On m'a laissé passer en voyant mes enfants», Guillaume prétend donc que ses deux neveux sont en fait ses fils. La transparence des traits nobles = Un passage qui, malgré les tromperies, illustre bien le caractère évident de la noblesse Les traits physiques de la noblesse (les neveux sont «extraordinairement beaux» et Guillaume alias Tiacre «belle prestance») III- La découverte d'une nouvelle facette de la personnalité du héros = une supercherie qui permet de voir le héros sous un nouveau jour (plus rusé, plus intelligent et inventif). [...]
[...] Les Sarrasins ne soupçonnent plus rien alors qu'ils devraient être encore plus méfiants. Ils ne s'étonnent pas que Guillaume et ses neveux soient beaux et d'allure noble, et ne s'étonnent pas non plus que Guillaume évoque le grand nombre d'objets de guerre présent dans les tonneaux. Les Sarrasins sont donc tournés en dérision, trop dupes et aveuglés par les richesses évoquées pour soupçonner un complot. 3)Le double-sens des propos • Guillaume cite beaucoup de matériel de guerre parmi les marchandises : lances, épées, boucliers. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture