Une Charogne, Les Fleurs du Mal, Baudelaire, promenade d'un couple, cadavre en décomposition
Charles Baudelaire, un poète à part. Critiqué jusqu'à la censure ou encensé par la foule. Un poète qui nous plonge dans son monde a lui, un monde de Spleen et d'Idéal (comme le nom du premier chapitre de son seul et unique recueil), mais surtout un monde de correspondance. Ce sont ces contradictions constantes d'un homme miné par la mélancolie et par un mal de vivre chronique qui font de Baudelaire, de son œuvre et de son monde, quelque chose d'extraordinaire... Ces états seconds dans lesquels il se plonge pour trouver son inspiration, il nous les fait partager. Ici ce poème extrait de la section « Spleen et idéal » des Fleurs du mal, « Une Charogne » décrit la promenade d'un couple interrompue par une vision d'horreur : apparition d'un cadavre en décomposition.
[...] OU Extraire la beauté du mal tel est le projet paradoxal de Charles Baudelaire, considéré à l'époque, sous le second Empire, comme un poète maudit parce que son goût des expériences extrêmes, lié à une conscience intransigeante, au refus de toute hypocrisie, en font pour le régime une sorte de dangereux provocateur. En quoi consiste donc justement, la force de provocation d' Une Charogne poème XXIX du recueil des Fleurs du Mal paru en 1857, dans la première section intitulée Spleen et Idéal ? La section initiale reflète l'écartèlement du poète entre l'ennuie angoissé d'être un homme enchainé au mal et à la mort –spleen- et l'aspiration à la beauté et au bien idéal - : en quoi ce poème reflète t-il un double-jeu entre compréhension et agression ? [...]
[...] Lecture analytique Charles BAUDELAIRE, Une Charogne Les Fleurs du Mal (1857) Lien : http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/charles_baudelaire/une_ch arogne.html Question posée : Etudiez ce poème en faisant apparaître sa force de provocation Introduction : (deux propositions) Charles Baudelaire, un poète à part. Critiqué jusqu'à la censure ou encensé par la foule. Un poète qui nous plonge dans son monde a lui, un monde de Spleen et d'Idéal (comme le nom du premier chapitre de son seul et unique recueil), mais surtout un monde de correspondance. [...]
[...] La brutalité est d'autant plus forte que le poème s'est ouvert sur le ton de la tendresse ; invocation : mon âme dans un cadre serein, douillet beau matin d'été si doux Le mouvement est donc empreint de sadisme. Certes, le poème apporte dans ses deux derniers vers un adoucissement à l'évocation de la cruauté de la nature : si la matière doit avoir raison du corps gracieux mais éphémère de la belle le poète, lui, par son art et l'évocation poétique de la femme aimée, aura permis de sauver l'essentiel : dites ; Que j'ai gardé la forme et l'essence divine ; De mes amours décomposés ! [...]
[...] Certes, le dernier vers est rude puisqu'il maintient jusqu'au bout la femme dans l'ordre de la matière du délitement mais, grâce au poète, son être profond et indestructible accède à l'Idéal et au divin, à une sorte d'éternité garantie par l'art dont le poète est le dépositaire. Conclusion : A travers un discours qui se veut didactique Baudelaire tire d'une expérience vécue avec une femme futile, une leçon d'apprentissage qui lui est destinée : la beauté physique comme la matière sont vouées à la corruption mais son amant, par son sentiment, son talent, son intuition des rapports entre visibles et invisibles est un médiateur, artisan de la résistance au Temps. [...]
[...] Au-delà du symbole infâme qui mêle l'amour et la mort, les grands éléments de l'univers de Baudelaire vont s'occuper de la carcasse afin de lui faire suivre les mutations obligées de la putréfaction ; le soleil sera le cuisinier qui apprête la prolifération de la vermine : Comme afin de la cuire à point ; Et de rendre au centuple à la grande Nature ; Tout ce qu'ensemble elle avait joint Le ciel enregistre plus intellectuellement moralement, la métamorphose : de l'effervescence, de l'irradiation, la vie se renouvelle furieusement produisant une nouvelle, étrange beauté, par ailleurs insupportable et innommable ! [...]
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