Eugénie Grandet est un roman écrit par Honoré de Balzac (1799-1850). Il paraît d'abord dans l'Europe littéraire en septembre 1833, sous le titre d'Eugénie Grandet, histoire de Province. Il faut attendre 1834 pour que l'oeuvre paraisse en volume pour la première fois. Plusieurs rééditions auront lieu, amenant parfois Balzac à faire évoluer ses personnages.
En 1834, Eugénie Grandet s'inscrit dans l'ensemble romanesque de La Comédie Humaine, dans le premier volume des Scènes de la vie de province. C'est dans Eugénie Grandet que Balzac recréer le plus magistralement l'atmosphère d'étouffement d'une petite ville de Province, les ?'Scènes de la vie de province'' ayant pour premier but de mettre le lecteur parisien au courant d'une réalité qu'il connaît mal (...)
[...] Le personnage est tout d'abord introduit par l'appellation antéposée Monsieur Charles Grandet qui implique respect et supériorité. Sa personne est directement mise en valeur par l'emploie des adjectifs qualificatifs épithètes beau et jeune Le contraste entre les habitants de Saumur et l'apparence de Charles Grandet est introduit dès la première phrase : produisait un singulier contraste avec les bons provinciaux que déjà ses manières aristocratiques révoltaient passablement. La relative introduit un attribut de l'objet qui a une fonction de classification/ identification aristocratique Le terme déjà souligne la méprise précipitée des provinciaux à l'égard du jeune homme : renvoie aux préjugés portés sur paris, il est automatiquement détesté de par sa provenance et sa classe sociale, peu importe son caractère. [...]
[...] Tout a une valeur à ses yeux : une fleur, un meuble, une ride, un pli de l'âme ont droit à plusieurs pages de biographie. Aussi ses ouvrages ont-ils un air de parenté voisine de la monotonie Le procédé est nouveau. En plein romantisme, Balzac se focalise sur le réalisme. Or, c'est un lieu commun de la critique de rappeler que tout réalisme est un détaillisme, rapprochement qui se vérifie en tout cas chez Balzac. Le réalisme Balzacien est ici au service du portrait de Charles Grandet, jeune parisien de 22 ans, et cousin d'Eugénie. [...]
[...] Cet extrait lui, renvoie au contraste entre Paris, image de luxe et de modernité, et la Province symbole d'une atmosphère étouffante et ennuyeuse. Ainsi, avec l'apparition de Charles Grandet, nous assistons à la rencontre de deux univers sociaux : l'univers parisien et l'univers provincial. Balzac, romancier réaliste, peint une société dominée par l'argent. Pour cela il établit une comparaison sous entendue entre la conception de l'argent chez les Parisiens et chez les provinciaux. La province est le lieu d'accumulation du capital, opposée à Paris, lieu de la dépense et de la prodigalité. [...]
[...] La longue toilette de Charles est ainsi longuement détaillée, marquant un temps dans le schéma narratif. A tours, un coiffeur venait de lui refriser ses beaux cheveux châtains ; il y avait changé de linge, et mit une cravate de satin noir combinée avec un col rond, de manière à encadrer agréablement sa blanche et rieuse figure. Première énumération, ou on nous décrit ses cheveux qualifiés par le biais de deux attributs de l'adjectif beaux et châtains Le verbe venait indique la précipitation de Charles, il doit être beau pour son arrivée. [...]
[...] Le niveau de langue, ses gestes, sa tenue, ont un impact brutal sur l'assemblée. On peut également souligner le fait que les provinciaux sont amenés à voir à travers Charles Grandet, une figure unique, celle des jeunes parisiens ambitieux, dont les préoccupations et les manières futiles semblent bien loin de celle des habitants de Saumur. Enfin, on peut une fois de plus, remarquer que Balzac dépeint les mœurs et les personnages d'une époque, ici dans le cadre de la vie de province. [...]
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