La première phrase de l'extrait oppose deux époques et deux esprits, d'un côté le 17e siècle, sous la forme "notre siècle" (1. 1), de l'autre l'époque caractérisée, selon celui qui parle, par l'affabulation et l'imagination, l'Antiquité. Dans la première partie de la phrase est donnée une indication historique, dans la seconde une caractéristique d'inspiration. Chaque partie de la phrase entière est ainsi incomplète, mais tout est rendu clair par le groupe verbal "est tout opposé". La suite du paragraphe reprend et explicite la même idée de façon si structurée que l'on pourrait traiter la question sous forme de tableau.
- Sur un plan général, le 17e siècle est marqué par les termes suivants : "vérités déclarées" (I. 2), "bon sens" (I. 2), "solidité", "raison" (I. 3), tandis que l'Antiquité, selon l'auteur, est caractérisée par les mots "illusions de la fantaisie" (I. 2-3). Les termes utilisés sont antinomiques.
- Sur le plan des relations avec la nature et avec le monde environnant, les différences de conceptions sont soulignées par toute une série de formulations établissant des parallèles mais marquant des oppositions. On le perçoit dans "autrement que" (I. 5), "ne sont que" (1. 6), "mais" [..,] "autre" (I. 7), "autrefois [...] aujourd'hui" (I. 8-9), "Tout est changé" (I. 10) : regard différent sur la nature, conception différente du ciel, du soleil, de la terre. L'implicite des phrases laisse deviner quelle est la nature des changements : aux croyances, fictions, illusions et fantaisies dues à l'ignorance scientifique (existence de divinités dans le ciel, idée que le soleil se couche dans la mer, certitude de l'immobilité de la terre) s'est substituée la connaissance éclairée par la raison, le bon sens, la recherche de la vérité : on retrouve là à la fois l'esprit cartésien de vérité, et le refus de l'imagination qui figure dans les Pensées. Le paragraphe se conclut de manière logique : à des changements qui touchent à la fois le savoir et les manières de vivre (énumération des lignes 10-11) devraient correspondre des ouvrages différents de ceux des Anciens. La question est posée à la ligne 11, à l'issue de l'exposé d'exemples illustrant les domaines de changement. (...)
[...] 10) : regard différent sur la nature, conception différente du ciel, du soleil, de la terre. L'implicite des phrases laisse deviner quelle est la nature des changements : aux croyances, fictions, illusions et fantaisies dues à l'ignorance scientifique (existence de divinités dans le ciel, idée que le soleil se couche dans la mer, certitude de l'immobilité de la terre) s'est substituée la connaissance éclairée par la raison, le bon sens, la recherche de la vérité : on retrouve là à la fois l'esprit cartésien de vérité , et le refus de l'imagination qui figure dans les Pensées. [...]
[...] L'exemple des anges déguisés en Mercure, le rapprochement des termes merveilles fabuleuses des Anciens / nos miracles (I. 32) concrétisent et rendent accessibles le raisonnement mis en place et la situation constatée. La dernière phrase (I. 32-34 est à l'image et du paragraphe et du raisonnement elle présente de manière très structurée, par un parallélisme efficace, le double échec qui marque les entreprises des contemporains, incapables de tirer parti à la fois du merveilleux antique et des découvertes de la raison au 17 siècle. [...]
[...] Il y a donc une relation de cause à effet entre le contexte et les productions. -Le premier argument est celui du changement :les œuvres antiques étaient adaptées à des croyances et à des modes de pensée, à des conceptions du monde particulières. Avec le progrès et les découvertes, avec la connaissance, ces conceptions ont été modifiées, il faut donc que les productions changent, évoluent. L'argument est illustré d'exemples pris dans le monde de la nature et dans les sciences (la physique, l'astronomie -la géographie ont subi des changements). [...]
[...] Si la religion et la justice changent, l'art doit le faire aussi. - Ce premier argument est consolidé par une hypothèse et un constat: les œuvres des contemporains sont mauvaises parce qu'elles ne se sont pas adaptées à l'époque. Homère, considéré comme un génie, ferait, au 17e siècle, des œuvres adaptées au 17ème (paragraphe 2). L'inadaptation des œuvres contemporaines et leur manque de valeur sont repris dans le paragraphe qui explique les raisons de l'échec de la synthèse passé / présent. [...]
[...] La reconnaissance du génie d'Homère, qui fait de ses œuvres des chefs-d'œuvre (I. ne doit pas en faire des exemples à suivre à toute époque. Base essentielle de la formation du jugement (textes fondateurs), ces chefs- d'œuvre doivent favoriser, par cette capacité formatrice, la compréhension du présent et l'adaptation à ce présent : on trouve là une définition implicite - très moderne - de la culture, lorsqu'elle se conçoit comme ouverture au monde et capacité d'adaptation au présent par une réflexion qui s'enracine dans le passé, même le plus lointain. [...]
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