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Bien que le sujet de ce poème soit un thème littéraire fréquent, le choix et la présentation des personnages donne une valeur dramatique au texte. De plus, la façon morale pittoresque ou symbolique avec laquelle l'analogie est présentée lui confère une valeur poétique.
Tout au long des Fleurs du Mal, Baudelaire se décrit comme l'homo duplex, l'homme double. Il ne s'agit pas d'un double jeu mais d'un être déchiré entre 2 sollicitations contradictoires. Ainsi, dans le recueil, certains mots apparaissent souvent par couples comme vice/idéal, Mal/Bien ou Satan/Dieu.
Comme l'albatros, alors qu'il est fait pour les grands espaces de liberté, il se sent aliéné dans le monde étroit des moqueries et des petitesses. Son génie apparaît donc inadapté aux bassesses de la réalité matérielle, tellement inadapté que cela le désigne à la moquerie populaire.
Nous étudierons le thème de l'homo duplex au cours de ce poème.
Il est divisé en 3 mouvements distincts :
- La strophe 1 évoque l'anecdote mais la situe alors que chacun est dans son domaine c'est-à-dire les albatros dans le ciel et les hommes à terre.
- Les strophes 2 et 3 montrent les albatros puis l'image d'un albatros dont la solitude est rendue par la singularité. La maltraitance est associé au fait qu'il n'est plus dans son élément mais sur terre, livré aux hommes qui eux restent au pluriel.
- La strophe 4 lève la métaphore filée et on y voit se préciser la nature du Spleen de Baudelaire.
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A la lecture du titre, l'oiseau nous semble être le personnage principal mais le 1er vers nous situe sur le mode général et non anecdotique avec l'adverbe souvent qui donne une valeur morale à ce qui va être dit. Cela permet de préparer le mode symbolique puisqu'on ne passe pas en effet directement de l'anecdotique au symbolique.
"Pour s'amuser" situe l'action dans un contexte où la foule, symbolisée par les hommes d'équipage, se livre à des actes cruels de façon inconsciente puisque le jeu reste 1er. Ce jeu est lié à une incompréhension de la différence et à la présence de cet oiseau, majestueux dans les airs, qui semble réduit à rien sur le sol. Peut être que le jeune Baudelaire avait vécu cela étant un aristocrate obligé de cohabiter avec les hommes d'équipage pendant ses voyages (...)
[...] Ainsi, dans le recueil, certains mots apparaissent souvent par couples comme vice/idéal, Mal/Bien ou Satan/Dieu. Comme l'albatros, alors qu'il est fait pour les grands espaces de liberté, il se sent aliéné dans le monde étroit des moqueries et des petitesses. Son génie apparaît donc inadapté aux bassesses de la réalité matérielle, tellement inadapté que cela le désigne à la moquerie populaire. Nous étudierons le thème de l'homo duplex au cours de ce poème. Il est divisé en 3 mouvements distincts : - La strophe 1 évoque l'anecdote mais la situe alors que chacun est dans son domaine c'est-à-dire les albatros dans le ciel et les hommes à terre - Les strophes 2 et 3 montrent les albatros puis l'image d'un albatros dont la solitude est rendue par la singularité. [...]
[...] Cette strophe n'ajoute rien à l'anecdote. Elle peut être comparée au monologue d'une pièce de théâtre, qui constitue un moment de pause dans l'histoire. Mais ici, elle est destinée à insister sur le caractère pathétique de la scène. Le premier vers nous présente l'oiseau qui perd toute sa beauté dès qu'il touche le sol. Le g et v de gauche et veule sont des consonnes occlusives (car elles nécessitent d'accumuler de l'air dans la bouche et de le relâcher tout d'un coup), ce qui souligne la dureté de la situation de l'albatros une fois ramené au sol, exprimée par les observateurs. [...]
[...] Ces dernières laissent apparaître la gaucherie des oiseaux à même le sol. L'adjectif honteux peut avoir deux sens : - la honte de l'albatros qui donnerait lieu a une personnification (ce qui n'est probablement pas le cas) - le sentiment ce que ce fait soulève chez le spectateur : il en rit. Cette dernière vision du sens de ce mot corrobore plus avec le vers suivant, notamment avec l'adverbe piteusement qui est un jugement des oiseaux. Ce mot possède les deux accents de l'hémistiche. [...]
[...] Il faut se rappeler que nous possédons la correspondance de Baudelaire avec son ami Asselineau dans lequel nous pouvons apprendre que dans sa première version, à la place de indolents était écrit curieux Les raisons du changement sont d'une part pour la sonorité (apparition des voyelles nasales qui décrivent si bien les albatros et retrait du son c dur) et d'autre part la portée du mot indolent Le premier vers de la 2e strophe est on ne peut plus surprenant car il est brutal et lapidaire. Il nous situe chronologiquement après la capture dont on ne sait rien. Et plus encore, les marins sont repris et désignés par le pronom personnel ils ce qui les efface et laisse place à trois vers qui décrivent l'albatros dans sa nouvelle condition. Ces trois derniers vers sont présentés sous forme de chiasme d'hémistiches. [...]
[...] En 4 vers, est dénoncée une attitude cruelle, avec la mise en relief du fait que cet albatros est seul contre tous ces marins. La dernière exclamation peut marquer une séparation avec le début de la première strophe. En effet : - Le premier vers est une raillerie - Le deuxième souligne le contraste entre l'air et la terre - Le troisième - Le quatrième est la protestation suprême contre le sort de cet albatros «l' infirme qui volait fait la transition et est juste avant le substantif Poète de la strophe suivante. [...]
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