Ce texte est extrait du recueil La Fontaine narrative écrit par René Char en 1947 et publié en 1948 en même temps que d'autres recueils poétiques sous le titre Fureur et Mystère.
Le Martinet est un ensemble de six fragments en forme de paragraphes, très brefs, isolés entre eux par un espace à la manière des strophes.
Il s'agit d'un poème en prose par sa disposition graphique. Elle évoque ainsi un autre de ses recueils poétiques intitulé Le poème pulvérisé , écrit entre 1945-1947 et donc en résonance directe avec toutes les formes de destructions de la guerre récente notamment les bombardements et les explosions de toutes sortes (...)
[...] L'emploi de la troisième personne du singulier sa il prolonge la comparaison et le double sens des propos. Cependant, un nouveau thème apparaît exprimée sous forme d'une opposition forte. En effet, si l'on prend le mot repartie dans son sens ancien du 16eme siècle, il signifie compagnie De fait, nous avons tendance à confondre les deux oiseaux hirondelle et martinet Mais aujourd'hui ce mot est surtout synonyme de réplique courte et rapide, de riposte immédiate à un propos en général pour se défendre. [...]
[...] Elle cherche trop la compagnie des hommes, en volant près d'eux, en bâtissant son nid sous les toits des maisons. La transformation de l'adjectif familière en nom par l'ajout du déterminant la accompagne cette revendication d'être bien différencié par un sentiment de mépris de la part du martinet-poète. Ce mépris est exprimé encore plus explicitement dans la dernière phrase qui est une question oratoire c'est-à-dire une question comprenant sa propre réponse. Que vaut dentelle de la tour ? sous-entend que dentelle de la tour ne vaut rien. De quelle valeur s'agit-il ? [...]
[...] Sa pause est aux creux le plus sombre. Nul n'est Plus à l'étroit que lui. L'été de la longue clarté, il filera dans les ténèbres, par les persiennes de minuit. Il n'est pas d'yeux pour le tenir. Il crie, c'est toute sa présence. Un mince fusil va l'abattre. Tel est le cœur. René Char (1907-1988) (Fureur et Mystère) 1948 Introduction Ce texte est extrait du recueil La Fontaine narrative écrit par René Char en 1947 et publié en 1948 en même temps que d'autres recueils poétiques sous le titre Fureur et Mystère. [...]
[...] Les deux premières obéissent à la syntaxe minimale soit sujet, verbe, complément. La troisième exprime un lien implicite au niveau de la virgule de type cause/conséquence mais soumis à une condition s'il La brièveté des phrases fait ressortir l'anaphore du pronom personnel il sujet des verbes d'action : dessèche, sème, touche, se déchire Or le premier fragment se terminant sur le groupe nominal le cœur ce pronom personnel peut désigner à la fois, le martinet et le cœur. Ainsi le deuxième fragment invite-t-il à poursuivre le double sens des propos considérant qu'ils s'appliquent à la fois à l'homme, au poète, et à l'oiseau. [...]
[...] Par ce choix, le martinet comme le poète se distingue des autres oiseaux, des autres hommes. L'emploi des superlatifs le plus nul ne plus que renforcés de négations valorise ce désir d'intimité en en exprimant son intensité. Ceci fait penser à la fois à la mission du poète, guide éclairé des hommes (Musset, Baudelaire ) et à la situation du résistant, contraint de vivre caché pour agir, et sauver son pays et des hommes. On retrouve ainsi, dans ce fragment, l'expression de la conception de la poésie comme engagement au service du monde, chère à René Char. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture