Commentaire rédigé en deux parties du Dialogue du chapon et de la poularde de Voltaire. L'étude porte sur le thème des animaux maltraités par les hommes, et montre qu'il s'agit d'un prétexte pour dénoncer les crimes des hommes envers l'humanité en général.
[...] Voltaire, dans le dialogue, présente la situation douloureuse des animaux. Il ne nous épargne rien non plus de l'avenir effroyable des bêtes, énumérant les malheurs à venir : les volailles seront mises en prison elles auront les yeux crevés, les plumes arrachées, la gorge coupée Les registres pathétique et tragique Tous ces actes violents suscitent en eux-mêmes la pitié. Le registre pathétique est d'autant plus présent que l'identification aux volailles se trouve facilitée par la personnification et le ressenti d'émotions humaines te voilà donc bien triste ainsi que par les exclamations de désespoir quoi ! [...]
[...] Mes deux abbés disaient qu'on en avait rôti plus de vingt mille pour de certaines opinions, qu'il serait difficile à un chapon d'expliquer, et qui ne m'importent guère. Commentaire Introduction Voltaire, philosophe des Lumières, militait contre le fanatisme religieux et les scandales judiciaires, et prônait la tolérance. Afin de répandre ses idées et de faire partager ses valeurs, il a utilisé de nombreuses formes littéraires : l'essai, lors de sa participation à l'Encyclopédie, ou de la rédaction du Dictionnaire philosophique, le pamphlet, le conte philosophique, ou encore le dialogue, comme dans le Dialogue du chapon et de la poularde, qui date de 1765. [...]
[...] En quoi ce texte est-il une dénonciation plus générale de la cruauté humaine ? I. Le sort des bêtes Voltaire utilise la personnification d'animaux afin de faire passer son message, de même que nombre de fabulistes ou auteurs moraux avant lui. Le choix des volailles est cependant moins symbolique que lié à une réalité quotidienne, celle des poulardes et chapons destinés à être mangés. La mutilation, l'engraissement et la mort Dans le texte, les volailles font état de leurs souffrances. [...]
[...] La seule idée qui adoucit mon état déplorable, c'est que j'entendis ces jours passés, près de mon poulailler, raisonner deux abbés italiens à qui on avait fait le même outrage, afin qu'ils puissent chanter devant le pape avec une voix plus claire. Ils disaient que les hommes avaient commencé par circoncire leurs semblables et qu'ils finissaient par les châtrer : ils maudissaient la destinée et le genre humain. LA POULARDE. Quoi ! c'est donc pour que nous ayons une voix plus claire qu'on nous a privés de la plus belle partie de nous-mêmes ? LE CHAPON. Hélas ! ma pauvre poularde, c'est pour nous engraisser, et nous rendre la chair plus délicate. LA POULARDE. [...]
[...] Voltaire, Dialogue du chapon et de la poularde commentaire. Texte LE CHAPON. Eh, mon Dieu ! ma poule, te voilà bien triste, qu'as-tu ? LA POULARDE. Mon cher ami, demande-moi plutôt ce que je n'ai plus. Une maudite servante m'a prise sur ses genoux, m'a plongé une longue aiguille dans le cul, a saisi ma matrice, l'a roulée autour de l'aiguille, l'a arrachée et l'a donnée à manger à son chat. Me voilà incapable de recevoir les faveurs du chantre du jour, et de pondre. [...]
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