Nous sommes au chapitre VI du roman : Nana va à la Mignotte, propriété de campagne achetée par son amant Steiner.
Au début du chapitre, tous les hommes de son entourage vont également à la campagne, sous prétexte de voir Mme Hugon, une femme respectable.
En réalité, ils veulent se rapprocher de Nana. Le plus impatient de cette « meute » est George Hugon, un tout jeune homme, qui rejoint Nana chez elle.
Le séjour à la campagne est une scène attendue dans l'histoire d'une fille entretenue. Il s'agira de voir ici comment Zola joue avec les attentes du lecteur, et comment le traitement de cette scène montre l'originalité du personnage de Nana.
[...] Ces signes seront confirmés par la relation perverse de Nana avec George, l'arrivée de Steiner et finalement la relation sexuelle avec Muffat (fin du chapitre) 2. La sexualité perverse : dévirilisation et féminisation de George - L'idylle avec George est également minée par l'inversion des rôles : c'est Nana qui est l'homme, qui décide. George, dévirilise, subit. Nana traite George comme un enfant, comme le montre le surnom Zizi Leur relation est triplement perverse : elle se rapproche de l'inceste (Nana mère/George enfant), elle inverse les rôles (Nana femme/George homme) et elle évoque les amours saphiques puisque George est habillé en femme. [...]
[...] Bien sûr qu'elle était née pour vivre sage - Contexte : on peut rappeler que Nana est une fille de la ville, ouvrière dès son plus jeune âge (cf Assommoir). Or la ville est associée à la saleté pour elle, saleté matérielle et morale, car c'est à l'atelier qu'elle apprend les ordures Dans Nana c'est à Paris qu'elle se vend. La campagne semble alors être le lieu de la rédemption, grâce à la simplicité et la pureté du lieu. Transition : tous les éléments de l'idylle pastorale semblent donc réunis ici. [...]
[...] Chapitre VI de Nana, d'Émile Zola La femme de chambre ne bougeait pas. ( ) La maison dormait Introduction Nous sommes au chapitre VI du roman : Nana va à la Mignotte, propriété de campagne achetée par son amant Steiner. Au début du chapitre, tous les hommes de son entourage vont également à la campagne, sous prétexte de voir Mme Hugon, une femme respectable. En réalité, ils veulent se rapprocher de Nana. Le plus impatient de cette meute est George Hugon, un tout jeune homme, qui rejoint Nana chez elle. [...]
[...] Pour sûr, elle avait rêvé des nuits pareilles, à une époque de sa vie qu'elle ne se rappelait plus. 2. Le travestissement de George : une réécriture de l'Astrée ? - Le bonheur éprouvé par Nana vient aussi de l'idylle avec George. Cette idylle est décrite sous le signe de la simplicité, simplicité notamment du repas. De plus, Nana habille George trempe avec ses propres vêtements : cela peut nous rappeler le couple de l'Astrée, lorsque Céladon s'habille en femme pour se rapprocher d'Astrée. [...]
[...] Il y a peut-être un jeu sur le caractère sexuel du mot trou : la déchéance de Zizi vient de son assujettissement au sexe de Nana. - La fêlure s'étend vers d'autres hommes dans le chapitre, notamment vers Muffat. En venant voir Nana il tombe, comme George. Conclusion Zola parodie donc ici la scène typique de la prostituée à la campagne : la campagne est trempée par la pluie, l'idylle est perverse. Il n'y a rien de pur autour de Nana, Nana est le contraire de la douce prostituée romantique, c'est la mangeuse d'hommes, la femme inquiétante, le symbole de la corruption du IInd Empire. [...]
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