Ce poème de Léopold Sédar Senghor est issu du recueil "Chants d'ombre" qui a été écrit juste après la fin de la guerre en 1945. "Masque nègre" est un poème court, de 12 vers libres, adressé à Pablo Picasso. Senghor est conscient des relations entre l'art européen qui lui est contemporain et sa propre culture, incantatoire, car faite d'oralité : « je persiste à croire que le poème n'est accompli que s'il se fait chant, parole et musique en même temps. »
C'est donc dans ce contexte que Senghor écrit ce poème, où il nous décrit le visage d'une femme nègre immobile, un visage à l'apparence de masque, un visage à l'apparence de sculpture ou même parfois de peinture, mais un visage qui permet à Senghor de rappeler ses origines et de reprendre le concept de négritude, un terme forgé par Aimé Césaire en 1935.
[...] Ce mouvement commence par un plan large de Koumba Tam sur la plage puis se concentre sur chaque élément du visage, tout d'abord sur les cheveux puis sur le front ensuite sur les paupières et sur le sourire pour finir par s'éloigner à nouveau pour un plan d'ensemble sur le visage. III. La négritude La physionomie africaine. Dans ce texte de nombreux éléments de la description se rapprochent de la physionomie africaine. Tout d'abord par l'expression de cuivre ou bronze pour décrire la tête ou le front nous donne l'impression que l'auteur fait référence à travers ses mots à la couleur de peau africaine. [...]
[...] Auteur Léopold Sédar SENGHOR (1906-2001) Senghor était un poète et homme politique sénégalais qui a vécu en France et a fait des études de lettres à Paris. Il fait partie au cours de sa vie du mouvement d'outre-mer notamment avec Aimé Césaire. Il participe aussi au mouvement de la négritude qui lui a permis d'exprimer l'amour pour ses racines africaines .C'est un homme engagé qui a fait de la politique et qui a été le premier président du Sénégal entre 1960 et 1980. [...]
[...] Conclusion Ce poème de Senghor est une confusion entre le masque et la femme, parle-t- il d'un masque ou décrit-il Koumba Tam ? Cette question nous suit tout au long du poème. Par ailleurs, il écrit son poème comme un tableau plein de couleurs et d'exotisme. Mais ce poème reprend aussi les éléments de la négritude. Senghor explique en ces termes le concept de Négritude la Négritude, c'est l'ensemble des valeurs culturelles du monde noir, telles qu'elles s'expriment dans la vie, les institutions et les oeuvres des Noirs. [...]
[...] Malgré les allusions récurrentes au masque, le visage est bien celui d'une femme vivante. C'est simplement une femme qui dort. II. Une Peinture, une sculpture Une sculpture. Les allusions au cuivre ou au bronze qui sont des matériaux propres à la sculpture nous donnent l'image d'une sculpture. On a parfois l'impression que Senghor nous décrit ici une sculpture. Une peinture. L'allitération récurrente notamment en c ou encore l'anaphore produite avec le ni (l.10) nous donne l'impression de coups de pinceau jetés par Senghor. [...]
[...] "Chants d'ombre", Léopold Sédar Senghor (1945) - "Masque nègre" I. Texte De Léopold Sédar SENGHOR À Pablo Picasso Elle dort et repose sur la candeur du sable. Koumba Tam dort. Une palme verte voile la fièvre des cheveux, cuivre le front courbe. Les paupières closes, coupe double et sources scellées. Ce fin croissant, cette lèvre plus noire et lourde à peine ou le sourire de la femme complice? Les patènes des joues, le dessin du menton chantent l'accord muet. Visage de masque fermé à l'éphémère, sans yeux sans matière. [...]
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