Dans L'Odyssée d'Homère, épopée grecque en vers datant du IXe ou du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, l'épisode décrivant Eole et son entourage est très bref (environ quatre-vingts vers) mais riche en significations. Il suit immédiatement l'apparition du Cyclope Polyphème et précède la rencontre entre Ulysse et Circé. Mais quel intérêt présente ce passage ?
Si on la compare aux autres êtres ou créatures qu'Ulysse croise lors de son voyage de retour vers Ithaque, Circé peut n'apparaître au premier regard que comme une énième source d'épreuves pour le héros. Mais au contraire de bien des personnages purement hostiles de L'Odyssée, la déesse est un être fondamentalement ambivalent – en quoi elle se rapproche beaucoup par exemple de la nymphe Calypso. Mais quel portrait Homère fait-il de Circé ?
[...] Dans L'Odyssée d'Homère, épopée grecque en vers datant du IXe ou du VIIIe siècle avant Jésus-Christ, l'épisode décrivant Eole et son entourage est très bref (environ quatre-vingts vers) mais riche en significations. Il suit immédiatement l'apparition du Cyclope Polyphème et précède la rencontre entre Ulysse et Circé. Mais quel intérêt présente ce passage ? L'Odyssée est un texte dont l'univers est très proche de celui (merveilleux) des contes de fées : on y croise des êtres disposant de pouvoirs magiques (les Lotophages aussi bien que Circé), ou bien des créatures qui de par leur conformation physique s'éloignent résolument du réel (les géants lestrygons). [...]
[...] Mais, comme le montre la suite de son récit, Circé est avant toute chose une déesse qui se distingue par sa fourberie et sa capacité à faire le mal : lorsqu'en effet des compagnons d'Ulysse la rencontrent pour la première fois dans son palais, elle fait mine de respecter en tout point la philonexia (ou loi de l'hospitalité) tout en tramant en secret la perte de ces hommes. A un breuvage qu'elle leur prépare alors (avant de le leur servir) elle mêle un philtre (vers 236) qui leur fait perdre ensuite leur apparence humaine et les métamorphose en cochons. [...]
[...] Circé apparaît dès lors comme une réécriture du personnage mythique d'Ariane : de la même façon que cette dernière a évité à Thésée de se perdre dans le labyrinthe du Minotaure et l'a prévenu du danger mortel que représentait le monstre, Circé permet à Ulysse de ne perdre ni son chemin ni sa propre vie à travers les mers. L'épisode de L'Odyssée centré sur Circé la magicienne n'est pas qu'une simple péripétie de l'épopée (comment peuvent l'être les épisodes des Lestrygons, des Lotophages ou même des Sirènes) : il s'agit en fait d'une croisée des chemins, Circé indiquant à Ulysse la bonne voie à suivre afin qu'il puisse rentrer chez lui. Elle s'affirme en cela passeuse de savoirs, sans lesquels il serait impossible au héros et à ses compagnons de progresser sur leur route. [...]
[...] L'épisode de L'Odyssée centré sur la figure d'Eole possède deux dimensions : d'un côté, il décrit une singularité, un monde à part dans l'univers de l'épopée où tout est étrange ou exagéré ; et, d'un autre côté, ce passage doit être considéré comme un rappel, une reprise ou une réécriture d'événements antérieurs à celui-ci, événements qui ont vu Ulysse et ses compagnons outrager les dieux devant Troie en ruines. L'épisode possède donc une morale : les hommes, pour Homère, sont souvent incapables de tirer des leçons de leurs erreurs passées. Corrigé de la question 2 Plan Introduction. Partie I : Une déesse fourbe et dangereuse. Partie II : Une nouvelle Ariane, adjuvante capitale pour Ulysse et ses compagnons. [...]
[...] Mais au contraire de bien des personnages purement hostiles de L'Odyssée, la déesse est un être fondamentalement ambivalent en quoi elle se rapproche beaucoup par exemple de la nymphe Calypso. Mais quel portrait Homère fait- il de Circé ? Dans le chant alors qu'il vient tout juste de citer aux Phéaciens le nom de l'île sur laquelle vit Circé la magicienne, Ulysse s'empresse de leur présenter cette dernière et de leur faire connaître son ascendance : c'est une immortelle, fille du Soleil Circé aux beaux cheveux, la terrible déesse/ à voix humaine, sœur du pernicieux Aiétès./ Tous deux sont les enfants du Soleil vers 136 à 138). [...]
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