Dans le "Chant général", Pablo Neruda exprime sa volonté de créer une épopée moderne dédiée à son pays, le Chili, et à l'Amérique latine tout entière. Dans la première partie du Chant, des chants I à V, il s'attache au passé de son pays, partant d'un passé cosmogonique vers un passé historique très récent.
Après avoir évoqué les "Conquistadores" au chant III, il évoque au Chant IV les "Libérateurs", qui vont redonner espoir au peuple d'Amérique latine. Parmi eux, on trouve des chefs indiens qui ont résisté à l'envahisseur espagnol. Les deux plus marquants sont Caupolican et Lautaro, et nous nous attacherons ici à l'épisode consacré à Lautaro, qui occupe les poèmes VIII à XI du Chant IV.
"Chant général" est une épopée de l'Amérique du Sud. Dans cet épisode en particulier, on remarque de nombreux traits épiques et des épisodes clefs de l'épopée, en particulier la formation du héros et la scène de bataille.
Il s'agira de voir en quoi cet épisode est caractéristique des procédés utilisés par Pablo Neruda dans son "Chant général" et s'il convient bien à sa définition d'une épopée moderne.
[...] Conclusion : Cet épisode dédié à Lautaro apparaît finalement assez complexe dans la mesure où s'il est caractéristique de certains procédés employés par Neruda dans le Chant général, il apparaît parfois contredire certaines de ses déclarations. La dimension épique y est clairement présente, avec les passages obligés de la formation du héros et de la scène de bataille, qui fondent une épopée inspirée des modèles classiques, mais qui se révèle clairement américaine. La dimension lyrique qui semblait devoir être effacée par le narratif vient émailler l'épique et lui apporter un contrepoint. [...]
[...] 3)Quand même présence du lyrisme Tous les éléments de l'épique semblent donc présents. De plus, on sait que chez Neruda, l'épique se caractérise par un retour au narratif, après des débuts lyriques. Le passage est donc marqué par la narration : comme l'aède antique, le poète se fait conteur et sa voix disparaît pour mettre en valeur les évènements racontés. Dans le récit, on n'a pas de présence du je de l'auteur, mais est-ce pour autant qu'il n'y a pas de lyrisme ? [...]
[...] De cahot en cahot le haut commandement reculait, les veines ouvertes. Déjà on peut toucher la poitrine de Lautaro. Valdivia vit venir le jour, l'aurore, la vie peut-être, la mer. C'était Lautaro. Introduction : Dans le Chant Général, Pablo Neruda exprime sa volonté de créer une épopée moderne dédiée à son pays, le Chili, et à l'Amérique latine toute entière. Dans la première partie du Chant, des chants 1 à il s'attache au passé de son pays, partant d'un passé cosmogonique vers un passé historique très récent. [...]
[...] C'est important, puisque les chants III et IV, consacrés aux Conquistadors et aux libérateurs, sont construits en vis-à-vis. Dans cet épisode dédié à Lautaro, le narrateur se penche beaucoup sur la figure de son ennemi, Valdivia, et la figure du héros se construit aussi par rapport à celle de son adversaire. Le chant Lautaro chez les envahisseurs», constitue la dernière étape dans la formation du héros. Il s'agit d'infiltrer le camp ennemi, d'apprendre à connaître son adversaire pour mieux le combattre. [...]
[...] Du capitaine qui dormait il put remuer la barbe blonde, rompre le songe dans la gorge, mais il apprit veillant des ombres la loi nocturne de l'horaire. Il marcha le jour, caressant les chevaux à la peau mouillée qui s'enfonçaient dans sa patrie. Il devina ces chevaux-là. Il marcha avec les dieux muets et il devina les armures. Il fut le témoin des batailles, tandis qu'il entrait pas à pas dans le feu de l'Araucanie. XI Lautaro contre le centaure (1554) Alors Lautaro attaqua de vague en vague. [...]
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