Poèmes saturniens est son premier recueil de poèmes, publié en 1866. La logique du recueil obéit en partie à une « rhétorique du livre » qui porte la marque de l'époque de sa composition, avec notamment la division en sections qui le rapproche évidemment du recueil de Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal. Si Verlaine convoque Saturne, c'est en temps que planète tutélaire des mélancoliques, bien que le mot même de « mélancolie » n'apparaisse pas dans le poème (il donne toutefois son nom à la première section du recueil), non plus que le mot « spleen », trop évidemment associé à son emploi baudelairien. Ces Saturniens, parmi lesquels se range Verlaine, figurent une sorte de communauté imaginaire à laquelle se trouvent associés tous ceux qui subissent l'influence de la « fauve planète ». Après un Prologue qui explore et récapitule les rapports entre le poète et la communauté des hommes, les différentes sections du recueil ont successivement pour nom Melancholia, Eaux-Fortes, Paysages tristes, Caprices et un ensemble de douze poèmes éclectiques qui constituent la dernière n'obéissant pas à la logique architecturale qui semble devoir présider à l'ensemble. Enfin, le recueil est conclu par un Épilogue (...)
[...] Ces Saturniens, parmi lesquels se range Verlaine, figurent une sorte de communauté imaginaire à laquelle se trouvent associés tous ceux qui subissent l'influence de la fauve planète Après un Prologue qui explore et récapitule les rapports entre le poète et la communauté des hommes, les différentes sections du recueil ont successivement pour nom Melancholia, Eaux-Fortes, Paysages tristes, Caprices et un ensemble de douze poèmes éclectiques qui constituent la dernière n'obéissant pas à la logique architecturale qui semble devoir présider à l'ensemble. Enfin, le recueil est conclu par un Épilogue. Chanson d'automne, un des plus fameux poèmes de Verlaine, est le cinquième de la troisième section, Paysages tristes. Sa première strophe, légèrement altérée, a été utilisée par Radio Londres peu avant le débarquement de Normandie pour informer un réseau de Résistance (le réseau Ventriloquist) que celui-ci aurait lieu dans les heures suivantes. Comme beaucoup d'écrivains et de poètes du XVIIIème siècle, Verlaine s'est laissé inspirer par le charme mélancolique de l'automne. [...]
[...] La volonté de Verlaine de rester vague semble alors bien suggérer la mort avec cette notion de dernière heure. Les réactions décrites sont proches de l'asphyxie (suffocant, blême) et le rythme très nettement syncopé de ces vers évoquent une lutte désespérée pour survivre. - vers 10 à 12 Une allitération en et certaines sonorités rendent cette seconde partie plus harmonieuse, plus musicale. Le poète y fait allusion au passé, que le lecteur suppose plus heureux (Des jours anciens, vers comme remède à la conscience douloureuse de la fuite du temps. [...]
[...] Cette métrique brève donne à la rime qui revient à intervalles réguliers des résonances particulièrement suggestives. En effet, la sensibilité du poète est double, physique et affective, soulignée par des termes qui s'appliquent aux deux domaines : Blessent, cœur, langueur, monotone. La rime automne / monotone (que l'on retrouve chez Baudelaire dans Chant d'automne) souligne la caractéristique de cette strophe, douceur douloureuse. La lenteur et l'harmonie se trouvent alors mises en évidence par l'absence de ponctuation et les allitérations en et Enfin, le paysage extérieur (l'automne) et le paysage intérieur (l'âme) finiront par se rejoindre aux derniers vers : Pareil à la / Feuille morte (vers 17-18). [...]
[...] Toute la subtilité du poème réside dans cette répétition et l'isolement d'un tel vers reflète l'incertitude du poète, son angoisse et sa solitude. C'est une musique saccadée, une mélodie de fausses notes où la plainte se fait peu à peu silence. Conclusion Sur le thème pourtant rebattu de l'automne et de la sensation de tristesse qui l'accompagne, Verlaine glisse vers le thème du poète incompris, confronté à un sort qui lui est contraire et à un monde hostile. Il se cache alors derrière une poésie nouvelle par sa facture métrique et syntaxique pour donner au lecteur le reflet de son état d'âme. [...]
[...] Au-delà de la musicalité des mots, le vocabulaire est simple comme celui d'une chanson populaire. II- Des thèmes emblématiques Ils sont étroitement liés aux trois strophes du poème qui, réunies par les thèmes de la souffrance et de l'errance et marquées par une progression que souligne la conjonction et (vers ont, cependant, une certaine autonomie. La mélancolie : vers 1 à 6 La première strophe évoque explicitement l'automne à travers une correspondance entre la saison et la sensibilité du poète. [...]
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