Les blancs ont dominé les peuples colonisés par la force à laquelle ils se sont d'abord soumis. L'auteur nous livre en détail les tortures infligées par la liste de leurs instruments : "fouet" (l 36), "carcan à branches" (l 37) [Collier fixé à un poteau pour y attacher par le cou un coupable destiné à être exposé en public], "brodequin" (l 51) [On serrait les jambes du condamné entre des pièces de bois], "cep" (l 52) [Pièce de bois ou de fer servant d'entrave à des prisonniers], "chevalet" [Instrument de torture constitué par un cheval de bois sur lequel on asseyait le supplicié avec des poids aux pieds], "cippe" (l 54) [fouet], "frontal" (l 55) [Instrument de torture fait d'une corde à plusieurs noeuds, dont on serre le front de la personne suppliciée]. La répétition de la conjonction de coordination "et" onze fois entre les lignes 35 et 47 insiste sur l'abondance des châtiments. Il dénonce les conditions très difficiles des prisonniers et en particulier la "promiscuité" (l 50) imagée par un petit "cachot" (l 37) et une "niche" (l 42). L'homme noir animalisé sous la forme d'un "caniche" (l 43), petit chien de compagnie, est dominé par l'homme blanc animalisé sous les traits d'un "molosse" (l 48), gros chien de garde. Enfin, le poète d'un côté constate amèrement que l'esclave noir désigné par le terme raciste "nègre" (l 35) "accepte" (l 34), s'excuse "Pardon, mon maître" (l 35) après avoir été "fustigé" (l 35) (...)
[...] Les verbes craquer 27) et transperçant 29) insistent sur leurs actes de violence. La dureté, l'effort, la contrainte caractérisent cette civilisation qui assassine l'âme de la nature, sa chair mystique 29/30). Leur monde 25) est las ses articulations ( v 27) craquent et ont des raideurs d'acier bleu 29). A force de soumettre la nature sans l'aimer ni la comprendre, l'homme blanc échoue. Aimé Césaire nous rend témoins de cet échec écoute 30/31. C'est un traître, ses victoires proditoires 31) annoncent bruyamment - trompeter 31) - ses défaites à venir. [...]
[...] Enfin, il blâme l'Etat français qui légalise les coups de fouet 35) et se rend complice de la torture : la fleur de lys symbole de la royauté puis de l'empire bonapartiste, marquait les esclaves au fer rouge 40). Le jarret coupé 39) correspond à la punition infligée aux fuyards et autorisée par l'article 38 du Code noir. II La victoire de la négritude L'échec des colons Le poète dépeint les blancs par opposition aux noirs décrits de façon anaphorique pour ceux qui n'ont jamais rien exploré, pour ceux qui n'ont jamais rien dompté 4/5). Nous comprenons alors que les blancs, à l'inverse, veulent contraindre la nature pour en tirer profit. [...]
[...] La répétition de la conjonction de coordination et onze fois entre les lignes 35 et 47 insiste sur l'abondance des châtiments. Il dénonce les conditions très difficiles des prisonniers et en particulier la promiscuité 50) imagée par un petit cachot 37) et une niche 42). L'homme noir animalisé sous la forme d'un caniche petit chien de compagnie, est dominé par l'homme blanc animalisé sous les traits d'un molosse gros chien de garde. Enfin, le poète d'un côté constate amèrement que l'esclave noir désigné par le terme raciste nègre 35) accepte s'excuse Pardon, mon maître 35) après avoir été fustigé 35) mais parle aussi audace marronne*» 39) qui représente sa tentative de rébellion. [...]
[...] Les noirs occupent une place privilégiée dans cette structure harmonieuse du monde car au lieu de le soumettre comme les Occidentaux, ils jouent le jeu du monde dont ils sont donc les fils aînés (v10). Conclusion: L'auteur réussit à inverser la hiérarchie entre les blancs et les noirs, d'une part en dévalorisant les premiers présentés comme des êtres barbares qui torturent légalement avec l'appui de l'Etat; d'autre part en nous expliquant leur échec face à l'harmonie des seconds avec la nature. [...]
[...] En refusant de se plier au rythme de la nature, le monde blanc est exclu de l'harmonie, son esprit de conquête et de maîtrise a brisé les liens ancestraux. La symbiose des noirs avec le monde Le texte participe au mouvement de la négritude en affirmant la valeur de ce que jusqu'alors la culture occidentale dénigrait. Aimé Césaire fait passer le lecteur des Antilles au continent africain avec le Kaïlcedrat (v1). La nature apparaît d'abord avec les éléments célestes personnifiés: le cœur mâle du soleil 18/19) masculinisé 18) et la lune au corps d'huile féminisée. [...]
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