[...] Dès la première ligne, l'adjectif "vieille" pour qualifier la "négritude" met l'accent sur le fait que la définition du peuple noir est maintenant caduque. L'adverbe "progressivement" (l 2) montre que cette transformation se fait dans le temps. Cette ancienne vision du peuple noir se meurt "se cadavérise" (l 2), la chute est imminente. L'image de "l'horizon" (l 3) qui dans une gradation ternaire "se défait, recule et s'élargit" (l 3) fait tomber les limites de toute définition donnant à ce peuple un avenir radieux. Même la nature les accompagne dans cette évolution par "des déchirements de nuages" (l 4). Le poète voit dans cette manifestation un véritable "signe" (l 5), il se fait prophète et guide son peuple vers le nouveau monde s'ouvrant à eux. Par le cri initial "hurrah!" (l 1), il clame la victoire et la mémoire retrouvée. Les noirs ne sont plus dupes de l'aliénation et de l'humiliation subies. La "négraille" (l 18, 20, 21) est un terme méprisant pour désigner les noirs. Le poète se le réapproprie pour refuser l'emploi négatif que les blancs en font. En s'affirmant "nègre" (l 16) ou "négraille", il leur refuse le droit de définir ce qu'est le noir et redonne à ces termes une dimension valorisante. La mutinerie est aussi linguistique, en refusant la langue des blancs, le poète affirme son identité (...)
[...] L'expression debout et libre 29/31, 41/43), mis en valeur par son retrait dans le texte, oblige le lecteur à marquer une pause et donne du poids à la liberté retrouvée. La mutinerie est parfaitement maîtrisée, la dérive est parfaite 33). La liberté n'est pas synonyme de folie pour les esclaves, la négraille ne s'égare pas, elle devient maître de son destin. Les eaux écroulées 44,45) laissent à entendre l'effondrement de la domination blanche. La dernière image s'appuie sur un infinitif de narration s'avancer 44) et sur un lexique soutenu lustral* impavide* pour décrire l'avancée très calme, solennelle et majestueuse du navire qui symbolise la souveraineté du peuple noir. [...]
[...] il clame la victoire et la mémoire retrouvée. Les noirs ne sont plus dupes de l'aliénation et de l'humiliation subies. La négraille 21) est un terme méprisant pour désigner les noirs. Le poète se le réapproprie pour refuser l'emploi négatif que les blancs en font. En s'affirmant nègre 16) ou négraille il leur refuse le droit de définir ce qu'est le noir et redonne à ces termes une dimension valorisante. La mutinerie est aussi linguistique, en refusant la langue des blancs, le poète affirme son identité. [...]
[...] II L'émancipation De négraille à négritude Dès la première ligne, l'adjectif vieille pour qualifier la négritude met l'accent sur le fait que la définition du peuple noir est maintenant caduque. L'adverbe progressivement montre que cette transformation se fait dans le temps. Cette ancienne vision du peuple noir se meurt se cadavérise la chute est imminente. L'image de l'horizon qui dans une gradation ternaire se défait, recule et s'élargit fait tomber les limites de toute définition donnant à ce peuple un avenir radieux. Même la nature les accompagne dans cette évolution par des déchirements de nuages 4). [...]
[...] Cahier d'un retour au pays natal, Aimé Césaire Texte 4 Passage étudié: depuis Je dis hurrah ! jusqu'à et le navire lustral s'avançait impavide sur les eaux écroulées Introduction: Aimé Césaire (1913-2008), écrivain et poète martiniquais, est l'inventeur du néologisme négritude, concept qui défend la culture et l'identité des peuples à la peau noire, victimes depuis des siècles de l'esclavagisme et de l'oppression coloniale, afin de favoriser leur émancipation. Comment le poète met-il en scène la réappropriation de son destin par le peuple noir ? [...]
[...] ni 10, 11) accentuent son isolement: ni l'argent poche de doublons* rebondie 11) ni les forces de l'ordre frégates policières 12) ne lui viennent en aide. Tous ces actes sont d'un autre âge et rien n'empêche les noirs de retrouver leur fierté. La mutinerie Le noirs s'insurgent enfin. Même si le capitaine qui représente tous les blancs exploiteurs des noirs en a ressenti l'imminence, les révoltés agissent par surprise. Leur position passant de assise 21) à debout 22) se fait inattendument 22) et plus loin plus inattendument 35). Rappelons que l'effet de surprise est un facteur déterminant pour la réussite d'une mutinerie. [...]
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