Lecture analytique semi-rédigée du passage "En banlieue" tiré de l'oeuvre de Louis-Ferdinand Céline Voyage au bout de la nuit.
[...] Arrivé au terme géorgraphique du voyage, Bardamu est immergé dans l'univers sordide de la banlieue. Les transports sont décrits ici comme un raccourci à la fois réaliste et mythique de la vie des blanlieues. Le mélange du style populaire et de l'écriture noble donne au texte une portée tragique. Lecture En banlieue, c'est surtout par les tramways que la vie vous arrive le matin. Il en passait des pleins paquets avec des pleines bordées d'ahuris brinquebalant, dès le petit jour, par le boulevard Minotaure, qui descendaient vers le boulot. [...]
[...] Les indications olfactives désagréables du texte viennent également apporter une coloration réaliste et concrète à l'aliénation des travailleurs: On en pue pendant dix ans, vingt ans et davantage“; odore ferme en même temps“. Une image de l'humanité Le texte donne de l'humanité une image négative, sale, usée, peu odorante. En particulier, le dernier paragraphe culmibe avec une énumération de tous les ratages de la vie, de l'aspect organique des corps fatigués et en sueur, de la maladie, de la fécondité impossible. Le mouvement figuré est celui d'une retombée, d'une descente aux enfers suggérée par le „boulevard Minotaure“ et l'expression tout ça dégouline dans l'escalier“. [...]
[...] D'une part des allusions savantes, comme le nom du boulevard tiré de la mythologie boulevard Minotaure“. D'autre part, de la réflexion à portée généralisante ou explicative : vie vous arrive“; dirait à les voir tous s'enfuir qu'il leur est arrivé une catastrophe du côté d'Argenteuil, que c'est leur pays qui brûle“. Ce double style confère un double point de vue au texte, lui donnant ainsi son relief, de même que Bardamu se place tantôt dans l'extériorité d'un tantôt dans l'intériorité d'un Les pauvres des banlieues sont ainsi pris en commisération, avec toute l'identification que suggère la pitié, mais également avec dégoût et distance. [...]
[...] Le caractère novateur de l'écriture célinienne, mêlant le parler populaire et le style noble, renforce le registre tragique de ce texte mettant en scène une humanité négative, sale, et usée. A travers ce texte, Céline dénonce l'univers sordide de la banlieue dont les transports en tramway sont le reflet tragique. [...]
[...] Après chaque aurore, ça les prend, ils s'accrochent par grappes aux portières, aux rambardes. Grande déroute. C'est pourtant qu'un patron qu'ils vont chercher dans Paris, celui qui vous sauve de crever de faim, ils ont énormément peur de le perdre, les lâches. Il vous la fait transpirer pourtant sa pitance. On en pue pendant dix ans, vingt ans et davantage. C'est pas donné. Et on s'engueule dans le tramway déjà, un bon coup pour se faire la bouche. Les femmes sont plus râleuses encore que des moutards. [...]
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