Lecture analytique semi-rédigée du passage "L'arrivée à New York" tiré de Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.
[...] Après l'expérience de la guerre et celle des colonies, l'épopée de Bardamu continue. Volé par son prédécesseur au comptoir, tombé malade dans sa case délabrée, à demi inconscient, il est vendu comme galérien sur un bateau en partance pour l'Amérique. Il débarque à New York après une rude traversée et va se trouver confronté au Nouveau Monde qu'il aborde par hasard. Cet épisode se trouvait déjà dans la pièce de théâtre L'Eglise à la source du roman Voyage au bout de la nuit. [...]
[...] à travers une grosse brume grise et rose, et rapide et piquante, à l'assaut de nos pantalons A la dureté du béton, des lignes droites des gratte-ciel vient s'ajouter l'aspect peu hospitalier, agressif et austère du climat. arrivée de Bardamu à New-York, transposition romanesque d'une situation connue par des milliers d'homes à son époque, est aussi la dénonciation de l'aspect illusoire de cette terre promise pour les pauvres leur ville L'Amérique tient lieu de terre promise, longtemps désirée et imaginée, sur laquelle on a élaboré des légendes, des mythes : Y a bien des gens qui sont débarqués de cette façon-là et qui après ça ont fait des fortunes. [...]
[...] En revanche, les villes européennes, désignées par un très vague chez mous sont une invitation à l'exploration et à la conquête : elles s'allongent sur le paysage, elles attendent le voyageur Mieux encore, New-York est qualifiée négativement, pour son manque de sensualité, et son incapacité inquiétante à perdre conscience : elle ne se pâmait pas Riches et pauvres La seconde opposition est celle qui distingue riches et pauvres. Le terme générique de miteux est argotique et figure le regard des démunis. La racine du mot mite annonce l'obsédante préoccupation des pages suivantes pour les parasites. [...]
[...] Conclusion En conclusion, l'originalité du texte vient donc du traitement inversé et burlesque de la conquête du Nouveau Monde. Sa beauté vient des images de la verticalité de New-York, de la toute-puissance du dieu Dollar ainsi que de la truculence du lexique populaire Mais ce traitement poétique n'exclut pas la charge critique, ainsi, le dérisoire grotesque de l'accusation d'anarchisme de ces galériens, incapables de vision politique. Ces procédés donnent toute sa force au texte et font l'originalité de l'écriture célinienne. [...]
[...] Ils ne veulent recevoir chez eux en somme que les curieux qui leur apportent du pognon, parce que tous les argents d'Europe, c'est des fils à Dollar J'aurais peut-être pu essayer, comme d'autres l'avait déjà réussi, de traverser le port à la nage et de me mettre à crier : Vive Dollar ! Vive Dollar ! C'est un truc. Y a bien des gens qui sont débarqués de cette façon-là et qui après ça on fait des fortunes. C'est pas sûr, ça se raconte seulement. Il en arrive dans les rêves des biens pires encore. Moi j'avais une autre combinaison en tête, en même temps que la fièvre Malgré notre situation de galérien Ici au sens de connus réputés Connotation érotique. [...]
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