La majuscule mise au nom "Courtisan" au même titre qu'à celui du "Prince" annonce dès le début du passage que l'auteur accorde à ce premier personnage de cour, une importance primordiale sur laquelle insistent les huit occurrences du mot Courtisan (4, 8, 10, 11, 14, 19, 20, 22) alors que Prince n'en a que quatre (4, 10, 15, 16).
Castiglione part de l'association "opérations" (2) - "habitudes"(1/2) - "vertus" (5) et nous explique que l'habitude est un acte mis en pratique dont découle la vertu pour ainsi avancer le mérite présenté par le Courtisan (...)
[...] CASTIGLIONE : extrait de Le Livre du Courtisan (1528) Passage: depuis Et parce que, comme déjà nous avons dit jusqu'à de parvenir à une telle fin». Introduction : Castiglione (1478-1529) est un écrivain et diplomate italien agissant pour le compte des marquis de Mantoue et des ducs d'Urbino. Dans Le Livre du Courtisan (Il Libro del Cortigiano), traduit et diffusé dans toute l'Europe, il fait le portrait du courtisan idéal dessiné au travers de dialogues philosophiques et culturels. Ce modèle d'humaniste, maîtrisant l'art de vivre en société, a fait de cet ouvrage un manuel très prisé dans les cours européennes. [...]
[...] Auteur assuré mais conscient des limites de son propos : Castiglione multiplie les phrases négatives ne peut n'a pas le moyen et on ne doit pas dire pour remettre le Courtisan à sa juste place. Aussi précise-t-il qu'il n'a «pas davantage de dignité que le Prince (16). Non seulement il reconnaît les limites du Courtisan dont le but peut être impossible à atteindre notion reprise par le substantif difficulté et l'adjectif difficile (22). Mais il reconnaît également les siennes propres. [...]
[...] Son Livre du Courtisan doit être un traité didactique utilisé par les gens de cour. Donc, il rend pédagogique son argumentation en faisant courir tout le long du passage un rapport de cause à effet avec des connecteurs logiques de cause tels que la conjonction de subordination comme et la locution conjonctive de subordination parce que face auxquelles il emploie celles de conséquence c'est ainsi que pour cela que et la locution adverbiale c'est pourquoi (13/14) . Il peaufine la structure de son raisonnement en y adjoignant d'autres connecteurs d'opposition néanmoins bien que pourtant mais et d'addition et en outre (12). [...]
[...] Conclusion : Dans ce court passage, Castiglione s'applique à présenter de manière pédagogique sa vision de la Courtisanerie en admettant modestement qu'elle a ses limites. Le pouvoir est influençable mais cette interaction entre le souverain et le Courtisan peut être positive s'il va dans le sens d'une plus grande vertu à la cour. Comme beaucoup de ses contemporains (Machiavel, Erasme, De La Boétie), il s'est intéressé à l'exercice du pouvoir en ces temps troublés de guerres de religion où les humanistes souhaitent le renforcement de l'Etat. [...]
[...] Or, nous l'avons vu, sa mission est de taille : rendre le roi vertueux. Il est vrai que s'il l'accomplit, il mérite un nom plus grand donc profite du progrès moral et social mais Castiglione souhaite nous faire entendre que l'avantage est mutuel, le souverain étant plus vertueux. Ainsi, le Prince multiplie les vertus du Courtisan car, par une mise en pratique régulière, il les rend habituelles. Seule la grandeur du Prince peut démultiplier la vertu car il en a le moyen C'est de cette rivalité salutaire que la cour sort moralement grandie. [...]
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