Le registre oratoire se traduit par une ponctuation expressive (nombreux points d'exclamation), par la juxtaposition de phrases courtes, par l'emploi d'outils simples de coordination (« et » l.20 et 47), par l'adverbe affirmatif « oui » l.44, par des répétitions (l.4 et 5 « vivants », l.6 « tailler ») qui mettent en évidence un spectacle d'horreur (...)
[...] L'emploi du passé composé rappelle qu'il s'agit de faits récents qui se prolongent dans le présent. Cette actualisation dramatique est renforcée par l'emploi de verbes d'action à l'infinitif : se faire l.1, prendre l.2, couper l.4, tailler l.6. Le participe présent, autre mode non temporel, décrit des faits concrets qui semblent s'accomplir sous nos yeux : ne faisant rien l.20-21, en riant l.22, en tenant l.23. Les noms propres des lieux (l.7- et 45) comme des individus (l.9 et 20) garantissent la véracité du discours de Las Casas, qui peut être vérifié. [...]
[...] Lecture analytique La Controverse de Valledolid ID FDL : 311 La controverse de Valladolid de Carrière Sommaire I. Un théâtre de la cruauté II. Les Espagnols et le Diable Analyse Introduction : Jean-Claude Carrière est un auteur contemporain qui a réalisé notamment pour la télévision La Controverse de Valladolid en 1992, un film relatant la dispute entre Las Casas, un Dominicain défenseur des Indiens, et Sépulveda, un universitaire espagnol qui soutient que ceux-ci n'ont pas d'âme et qu'ils ne sont pas des hommes. [...]
[...] Cette inhumanité barbare s'exerce contre des innocents : tous les villageois qui étaient assis bien tranquilles l.14-15, un enfant l.23, toute la population l.46. Ces expressions montrent qu'il s'agit d'un véritable génocide, d'une injustice flagrante car cette extermination se fait lâchement, à armes inégales l.47-48. La fin de l'extrait accumule les hyperboles, notamment par la répétition du nombre vertigineux d'Indiens massacrés l.44-45. Toutes les actions des Espagnols sont arbitraires et relèvent d'un sadisme effroyable ; on note les champs lexicaux du divertissement : l.7 pour s'amuser ! [...]
[...] L'émotion de l'orateur finit par étrangler sa parole aucun récit ne peut dire ce que j'ai vu l.38 ; néanmoins cette phrase peut également être interprétée comme une figure de prétérition : Las Casas prétend ne pas vouloir décrire les atrocités commises par les Conquistadors alors qu'il attire précisément l'attention sur celles- ci. En revanche la didascalie l.39 montre que Las Casas est réellement affecté par le souvenir des exactions qu'il rapporte. En fait l'efficacité de son argumentation tient dans le contraste entre le spectacle d'horreur et d'épouvante (l.19-20) qu'il décrit et la foi chrétienne, dévoyée, des conquistadors. [...]
[...] Pour se distraire ! l.22 en riant (cette scène du soldat et de l'enfant atteint au comble de l'horreur par la faiblesse de l'être sacrifié et par le caractère effroyable de la blessure qui lui a été infligée) et de l'indifférence : l.6-7 (comparaison qui ôte tout statut d'être humain aux individus massacrés) , l.11-12 (la question au style direct retranscrit l'insensibilité des Espagnols), l.20-21 (comparaison insistant sur le peu d'importance accordé à la vie des Indiens), l.27 sans aucune raison Ce tableau d'une guerre offensive renverse avec audace la perspective : ce ne sont plus les Indiens qui sont des sauvages mais ces pseudo-civilisés que sont les conquistadors. [...]
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