La louange de la beauté féminine est un thème récurrent en poésie. On la retrouve chez Ronsard au XVIe siècle, mais aussi chez Baudelaire au XIXe siècle. "Carmen" est un poème du XIXe siècle, issu du recueil Emaux et Camées, écrit par T. Gautier. Il est composé de six quatrains en octosyllabes à rimes croisées. L'auteur y fait l'éloge d'une femme, Carmen, en la célébrant d'une façon particulière, puisqu'il s'appuie sur ses défauts. Nous verrons en quoi ce texte destiné à mettre en valeur Carmen est spécifique, d'une part en analysant la description du personnage féminin, d'autre part, en mettant en exergue l'originalité de la beauté de Carmen et la passion amoureuse qu'elle déchaîne (...)
[...] Gautier Carmen (Emaux et Camées) La louange de la beauté féminine est un thème récurrent en poésie. On la retrouve chez Ronsard au XVIe siècle, mais aussi chez Baudelaire au XIXe siècle. Carmen est un poème du XIXe siècle, issu du recueil Emaux et Camées, écrit par T. Gautier. Il est composé de six quatrains en octosyllabes à rimes croisées. L'auteur y fait l'éloge d'une femme, Carmen, en la célébrant d'une façon particulière, puisqu'il s'appuie sur ses défauts. Nous verrons en quoi ce texte destiné à mettre en valeur Carmen est spécifique, d'une part en analysant la description du personnage féminin, d'autre part, en mettant en exergue l'originalité de la beauté de Carmen et la passion amoureuse qu'elle déchaîne. [...]
[...] Les femmes disent qu'elle est laide, Mais tous les hommes en sont fous : Et l'archevêque de Tolède Chante la messe à ses genoux ; Car sur sa nuque d'ambre fauve Se tord un énorme chignon Qui, dénoué, fait dans l'alcôve Une mante à son corps mignon. Et, parmi sa pâleur, éclate Une bouche aux rires vainqueurs; Piment rouge, fleur écarlate, Qui prend sa pourpre au sang des cœurs. Ainsi faite, la moricaude Bat les plus altières beautés, Et de ses yeux la lueur chaude Rend la flamme aux satiétés. Elle dans sa laideur piquante, Un grain de sel de cette mer D'où jaillit, nue et provocante, L'âcre Vénus du gouffre amer. [...]
[...] La vue est le sens dominant dans la mesure où il est rappelé à travers le champ lexical des couleurs noir v.3, ambre fauve v.9, pâleur v.13, rouge v.15 On le retrouve également dans les termes et expressions œil v.2, trait de bistre v.1, yeux lueur v.19. Le toucher est présent par les allusions à la chaleur aux vers 19 lueur chaude et 20 flamme mais aussi par l'adjectif piquante (v.21). De même, le sens du goût est récurrent tout au long du texte, par les termes piment v.15, grain de sel v.22 et acre amer v.24. [...]
[...] Dans ce poème, Gautier cherche, par un vocabulaire et des images soigneusement choisis, à rendre compte de l'originalité de la beauté de Carmen. C'est au final un éloge, certes ambigu, à la beauté de la femme qu'effectue le poète dans ces lignes. Carmen est à la fois mise en valeur par l'opposition entre ses qualités et ses défauts physique, et par la passion amoureuse qu'elle fait naître chez les hommes et le poète. Texte analysé : Carmen Carmen est maigre, - un trait de bistre Cerne son œil de gitana. [...]
[...] Par ailleurs, diverses expressions du texte prêtent à confusion et le lecteur se demande si le poète a réalisé un éloge ou un blâme de Carmen. Les champs lexicaux de la laideur maigre v.1, noir sinistre v.3, laide v.5, pâleur v.13) et de la beauté corps mignon v.12, rires v.14, fleur v.15) apparaissent conjointement, ce qui est troublant. Sa grande beauté est indiquée au vers 18, lorsque le poète explique qu'elle bat les plus altières beautés La femme est à la fois décrite par des qualités et des défauts. [...]
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