Carmen, Prosper Mérimée, Don José, amour, obsession, jalousie, narrateur, place de la femme, indépendance, retournement de situation, ruse, amour tragique, crime passionnel, ressentiment, champ lexical de l'amour, champ lexical du rouge, influence, fatalité, parallélisme
En 1847, l'auteur Prosper Mérimée écrit une nouvelle qui fera parler d'elle pendant plusieurs siècles : Carmen. Cette notoriété est née des différents sujets, à la fois banaux, mais également tabous, dont traite cette nouvelle : l'amour y est décrit comme pouvant à la fois être le plus beau des sentiments comme celui rendant les personnages obsessionnels face à la personne aimée, ce qui peut amener jusqu'à une jalousie incontrôlée et meurtrière, d'où la question portée par le texte : peut-on tuer par amour ? En effet, l'oeuvre relate l'histoire d'amour à sens unique entre Carmen et Don José, histoire qui amènera ce dernier, se révélant par la même occasion être le narrateur de l'histoire, à tuer la femme qu'il aime. La thématique de la place de la femme y est aussi centrale : dans une société où la femme est encore vue comme inférieure à l'homme et dépendante de lui, le personnage de Carmen propose une femme forte et indépendante, libre dans ses faits et gestes, ce qui en fait une femme séductrice, attirante, délicate, mais également capable de ruses et d'entourloupes face aux hommes.
[...] En effet, il commencera à ce moment une nouvelle carrière professionnelle, celle de contrebandier, alors que jusqu'alors, il était celui qui arrêtait les malfaiteurs. Il deviendra également l'homme qui fuit les autorités et qui partira, vagabondant avec sa maîtresse dont l'amour n'est pas réciproque, sur les routes qui s'ouvriront à eux, ou plutôt sur les routes sur lesquelles le mènera Carmen. Il est cependant important de souligner ici que Don José, par amour, ne se rend pas immédiatement compte du malheur dans lequel il vient de plonger après ses premières rencontres avec Carmen : en effet, de nombreux mots issus du champ lexical de la joie, de l'amour et de la liberté sont utilisés dans les premiers chapitres pour montrer à quel point le narrateur ne regrette pas son choix d'avoir être dégradé pour partir avec la femme qu'il aime, qui ne lui demande jamais d'argent et qui lui permet d'obtenir la considération des compagnons de cette dernière. [...]
[...] Ainsi, à travers l'utilisation de champs lexicaux précis et de jeu de parallélisme entre ce que devrait faire naître chez des hommes le sentiment amoureux et la manière dont ce dernier peut être utilisé à mauvais escient par des personnes malhonnêtes, l'auteur démontre comment la rencontre entre le narrateur, Don José, et l'héroïne, Carmen, se construit sur des mensonges et faux semblants de la part de la jeune femme, qui va utiliser les sentiments amoureux de Don José pour obtenir ce qu'elle souhaite. Cette rencontre devant être le début d'une belle histoire d'amour sera alors le début de la déchéance du narrateur, qui, par amour, va sacrifier sa carrière et ses valeurs, pour une femme qui ne le lui rendra pas et qu'il finira par tuer malgré la force de ses sentiments. [...]
[...] La première rencontre de Don José et de Carmen se déroule à la manufacture de tabacs de Séville. Dès cet instant, l'auteur choisit de mettre en scène la bohémienne avec tout ce qu'elle possède de ruse et de malice pour entourlouper Don José, tout en agissant à la fin de telle sorte que celui-ci ne peut lui en vouloir. En effet, malgré une faute professionnelle qui coûtera au narrateur un mois de prison et une dégradation professionnelle, les adjectifs et tournures de phrases utilisés démontrent immédiatement un intérêt de l'homme pour la jeune femme, ce qui l'amènera par la suite à ne pas la dénoncer et même à avoir envie de la revoir. [...]
[...] Cette dernière se disant liseuse de bonnes aventures va proposer au narrateur de lui lire son avenir. Les deux individus passeront la soirée ensemble, avant de se rendre chez la jeune bohémienne, qui fait preuve d'une réelle fascination pour la montre de l'archéologue. C'est alors qu'apparaît un homme, complice de la bohémienne, faisant semblant de lui ordonner de tuer le narrateur pour lui dérober la montre par la suite. C'est alors qu'un retournement de situation survient : le complice de Carmen est en réalité Don José, qui, en reconnaissant leur victime, revient sur sa décision de le tuer et le laisse partir. [...]
[...] Par ce procédé littéraire, l'auteur parvient à montrer comment un homme va agir à partir du moment où il tombe amoureux pour séduire la femme désirée, jusqu'au moment où, même après un rejet de la part de cette dernière, il se battra jusqu'à mort s'en suive pour la séduire et pouvoir vivre une véritable histoire d'amour avec celle-ci. La rencontre entre Don José et Carmen peut alors être décrite comme une fatalité : à partir de ce moment-là, Don José deviendra un autre homme. [...]
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