Carmen, Prosper Mérimée, littérature française, Don José, promesse, vengeance, corruption, amour, peuple bohémien, narrateur, crime, tragédie, récit subjectif
Le titre de la nouvelle ne laisse pas de place à la devinette. L'histoire parle de Carmen, une jeune bohémienne, devenue icône dans notre imaginaire collectif. Rebelle, arrogante, insupportable, chaque lecteur peut avoir son émotion propre. Mais la nouvelle ne rapporte pas précisément son histoire. Elle rapporte une histoire par le prisme d'un narrateur. Et même de deux narrateurs, consignant chacun sa rencontre et l'évolution de sa relation avec ce personnage et donnant plusieurs dimensions à un même personnage.
Il a d'abord le narrateur, sans nom, dont la personnalité et la fonction se confondent avec l'auteur lui-même, Prosper Mérimée étant également archéologue et historien. Dans sa rencontre avec Carmen, il représente la curiosité du voyageur, de l'explorateur, du scientifique, déterminant Carmen au rôle d'objet de recherche scientifique.
[...] Don José se joindra au narrateur et à son guide pour la nuit. Le guide partira en douce prévenir la police, le narrateur invitera Don José à fuir. Reconnaissant envers le narrateur, il fera la promesse de ne pas chercher à se venger d'Antonio. Arrivé à Cordoue pour des recherches à la bibliothèque, le narrateur se fait aborder par une jeune femme durant un moment d'oisiveté. Il reconnaît en elle une bohémienne, et sa nature d'explorateur l'entraîne à la suivre où elle le mène. [...]
[...] L'histoire parle de Carmen, une jeune bohémienne, devenue icône dans notre imaginaire collectif. Rebelle, arrogante, insupportable, chaque lecteur peut avoir son émotion propre. Mais la nouvelle ne rapporte pas précisément son histoire. Elle rapporte une histoire par le prisme d'un narrateur. Et même de deux narrateurs, consignant chacun sa rencontre et l'évolution de sa relation avec ce personnage et donnant plusieurs dimensions à un même personnage. Il a d'abord le narrateur, sans nom, dont la personnalité et la fonction se confondent avec l'auteur lui-même, Prosper Mérimée étant également archéologue et historien. [...]
[...] Ce premier narrateur, français, archéologue, scientifique, se retrouve confronté au peuple dit bohémien. À l'instar de son travail habituel sur les civilisations, reposant sur l'Histoire, donc l'écrit ou la trace architecturale, l'étude des bohémiens lui est insaisissable. La tradition est orale, nomade, ancienne. Carmen devient un objet d'étude inattendu, d'autant plus que sa rencontre directe puis indirecte se répétera plusieurs fois durant son voyage en Espagne par l'intermédiaire de Don José. Le second Narrateur, Don José, acteur de la tragédie Le second narrateur devient une extension du premier. [...]
[...] On voit cette évolution dans les mots que Carmen utilise pour nommer Don José ; d'abord " - Tu es mon rom, je suis ta romi" es mon mari, je suis ton épouse") dans leur premier moment de folie rue du Candilejo. Carmen le mettra à l'épreuve au fil du temps en reprenant dans la foulée le terme d'étranger : "D'après notre loi, je ne te devais rien, puisque tu es un payllo ; mais tu es un joli garçon, et tu m'as plu. Nous sommes quittes. " Puis Don José obtient le titre de "Minchorro", désignant aussi bien l'amant que le caprice. [...]
[...] Conclusion Dans sa rencontre avec les deux narrateurs, Carmen se retrouve quant à elle dépossédée de son individualité, ce qu'elle refuse, et de sa vie, ce qu'elle accepte : José, répondit-elle, tu me demandes l'impossible. Je ne t'aime plus, toi, tu m'aimes encore, et c'est pour cela que tu veux me tuer. Je pourrais bien encore te faire quelque mensonge ; mais je ne veux pas m'en donner la peine. Tout est fini entre nous. Comme mon rom, tu as le droit de tuer ta romi ; mais Carmen sera toujours libre. Calli elle est née, calli elle mourra. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture