Commentaire composé sur le poème Carmen de Théophile Gautier tiré du recueil de poésie Emaux et Camées.
[...] Ce portrait, est donc celui d'une femme possédée par le diable, dont les hommes doivent se méfier. Le poète dévoile cet aspect de la personnalité de Carmen au fur et à mesure en soulignant un caractère cruel qui doit alerter le lecteur. Il évoque une femme vampire dans le quatrième quatrain. Elle se rapproche ainsi de plus en plus du diable. A la chute, elle devient L'Âcre Vénus du gouffre amer âcre étant un adjectif péjoratif désignant une attitude acerbe utilisé par contraste avec Vénus déesse de l'amour et de la beauté. [...]
[...] Par contraste avec sa description physique elle a du charme : au v et 11 Sur sa nuque d'ambre fauve/ Se tord un énorme chignon on lui devine des cheveux si long que s'ils sont détachés, ils forment une mante v.12 (qui est une sorte de cape) à son corps. Une expression qui donne un aspect chaleureux et sensuel, puisque ses cheveux la recouvrent entièrement. Aux vers 14 et 16, sa bouche est décrite : une bouche aux rires vainqueurs ; Piment rouge, fleur écarlate Ici, des variations sur la couleur rouge symbolique de la passion, du sang, de l'érotisme. Le piment rouge, désigne Carmen comme étant quelque chose de rouge et brûlant. [...]
[...] L'auteur dénonce ainsi l'être maléfique découvert derrière une beauté ensorceleuse. Dans ce poème, GAUTIER exprime sa fascination pour Carmen et pour sa beauté fatale qui doit néanmoins éveiller de la méfiance. Ce portrait apparaît donc comme une mise en garde au lecteur contre les femmes fatales qui s'amusent de la faiblesse des hommes. Carmen est un personnage qui symbolise les femmes dangereuse et séductrices, ce mythe avait déjà été reprit par Mérimée dans sa nouvelle Carmen en 1845, ainsi que part Bizet dans son opéra en 1875. [...]
[...] Emaux et Camées, GAUTIER Carmen Carmen est maigre - un trait de bistre Cerne son œil de gitana. Ses cheveux d'un noir sinistre, Sa peau, le diable la tanna. Les femmes disent qu'elle est laide, Mais tus les hommes en sont fous: Et l'archevêque de Tolède Chante la messe à ses genoux; Car sur sa nuque d'ambre fauve Se tord un énorme chignon Qui, dénoué, fait dans l'alcôve Une mante à son corps mignon. Et, parmi sa pâleur, éclate Une bouche au rire vainqueur; Piment rouge, fleur écarlate, Qui prend sa pourpre au sang des cœurs. [...]
[...] Dans un premier temps, on repère ces allusions avec le champ lexical du corps, auquel est mêlé celui du diable. Parmi les détails physiques témoins de la beauté sensuelle de Carmen, on trouve parallèlement des termes appartenant au maléfice : Ses cheveux sont d'un noir sinistre v.3 la couleur noir peut évoquer la mort ou la nuit ; Elle a une peau bronzée le diable v.4 la lui tanna, ce qui signifie donc que le diable lui marqua la peau comme signe d'appartenance. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture