Moralisme, moraliste, discours, conversation, langage, comportement, dialogue, compréhension, pédagogie, De la Bruyère, Les Caractères
"Les Caractères", ce sont 17 ans de travail, 420 productions (maximes, remarques, satires...). L'oeuvre s'affiche comme la suite des Caractères du philosophe grec Théophraste. Le texte est écrit sous forme de dialogue fictif : portrait d'Acis, un beau parleur sans esprit, présenté à travers la voix d'un moraliste qui se met en scène pour conseiller son interlocuteur sur le langage à adopter en public. Il aborde l'art de la conversation et le comportement en société grâce à la dénonciation des défauts du personnage et aux conseils prodigués par le locuteur.
[...] Les Caractères, De la Société et de la Conversation - Jean de la Bruyère (1688) - Comment, à partir d'un contre-exemple théâtralisé, l'auteur met-il en exergue un comportement social critiquable ? La Bruyère : moraliste classique du XVIIe siècle qui décrit les mœurs de l'époque et analyse la nature humaine Classicisme évite tout excès, se plie à des contraintes, peint l'homme en cernant les traits permanents de la nature humaine. Ecrivain même problème : instruire et plaire. *Les Caractères : 17 ans de travail productions (maximes, remarques, satires . [...]
[...] Dernière phrase ligne 13/16 : situation où La Bruyère prévient Acis de ses mauvaises paroles en intervenant physiquement dans le débat : affirmation « je vous tire » (l.13-14) Scène de confidence, le moraliste apparaît comme conseiller ; avec suite d'impératifs (l.14-15). Avertissement discours direct, qui donne valeur + dynamique à la leçon (l.15). Le moraliste apparait comme pédagogue de la conversation. Phrase termine sur une touche assassine : renversement des données (l.16). Morale ambigüe la simplicité et la retenue dans conversation peuvent faire office d'esprit quand on n'en a pas, mais le moraliste le dit de manière très cruelle. [...]
[...] Cette façon d'être est une sorte de contre-modèle que le moraliste condamne. ligne 10 : le moraliste porte un 2ème coup à Acis qu'il proclame sans esprit : « ce n'est pas tout » ligne 10 : « chose qui manque » fait écho à « chose de trop » : condamne la vanité de ceux qui pensent avoir « plus d'esprit que les autres » (l.11) comparatif de supériorité = sentiment d'orgueil. ligne 12 : à l'inverse d'un bon esprit, il condamne une nouvelle fois la vanité des beaux parleurs qui se ressent dans les mots employés qualifiés de « pompeux galimatias » et « grands ». [...]
[...] ligne 2 : l'incompréhension laisse place à la compréhension interrogative directe, usage du verbe « deviner » caractère énigmatique des paroles. ligne 3 : cela aurait du être clair puisque Acis souhaitait simplement dire « qu'il fait froid » effet comique sur l'écart entre l'évidence de l'information sur la météo et ce qu'Acis dit mauvais usage du langage. ligne 3/5 : construction binaire alternance de discours indirect et direct introduite par un verbe à l'impératif « dire » l'expression du moraliste est + claire et efficace que celle d'Acis lors des deux conseils (parler de la météo l.3 et dire que quelqu'un à une « bonne mine » l.5) discours naturel et non précieux ligne 5 : la voix d'Acis se fait entendre sous forme d'un discours rapporté (verbe de parole « répondez-vous » l.5) exprime une objection : conjonction de coordination « mais » Acis a peur de parler banalement (l.5-6) : « bien uni et bien clair » ligne 6 : contrecarré par son interlocuteur : le moraliste lui pose 2 questions rhétoriques qui disqualifient son point de vue être intelligible et compréhensible prime sur se distinguer par un langage raffiné. [...]
[...] Cette remarque dialoguée théâtralise une leçon sur le comportement en société et l'art de la conversation Le moraliste se présente comme un pédagogue de la parole juste et mesurée. Ainsi, le modele de l'honnête homme et celui d'un idéal classique se dessinent, à partir du portrait d'un contre-exemple comme Acis, mais c'est davantage l'esprit acerbe du moraliste qui occupe le premier rôle. La Bruyère propose une représentation qui permet de défendre un modèle d'expression que Boileau exprimait de son côté à l'aide d'une sentence dans son Art Poétique (1674) : « Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement. [...]
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