Les Caractères, portrait d'Arrias - Jean de La Bruyère (1688) - Comment La Bruyère fait-il la satire d'un courtisant pédant ?

Thèmes abordés

littérature, Les Caractères, De la Bruyère, commentaire d'oeuvre, moralité, portrait, satire, La Rochefoucauld, Pascal, Pensées, Maximes, commentaire linéaire

Résumé du document

L'oeuvre moraliste de l'auteur a pour objectif de plaire et d'instruire. Il critique les défauts humains pour aider ses contemporains à tendre vers un idéal de l'honnête homme. Il cherche à faire une liste quasi exhaustive des moeurs de son temps.
Il fait ici un portrait (ce pour quoi il est le plus connu) et a dans l'idée de présenter les convenances, les règles, un guide de la bonne conversation.

Extraits

[...] Les Caractères, portrait d'Arrias Jean de La Bruyère (1688) Comment La Bruyère fait-il la satire d'un courtisant pédant ? La Bruyère est un homme qui évolue au sein de la noblesse, de la Cour de France, statut privilégié pour observer les mœurs de son temps. Auteur classique, il prend le parti des anciens dans la querelle . Il traduit les caractères de Théophraste avant d'arriver à sa propre production dans « Les Caractères », ensemble de remarques polymorphes (maxime portrait dissertation) livres rééditions. [...]

[...] il en rit" très longue phrase complexe, juxtaposée, il ne fait que parler et lui seul parle Il parle de chose qu'il ne connaît pas "région lointaine" "comme si" Il fait mine de connaître, comme s'il en était originaire Il parle "des femmes" "lois" "coutume" "historiettes" Discours pseudo-savant, accumulation d'information Effet de logorrhée, parole discontinue extrêmement impolie est omniprésent "éclater" exagération, il dépasse les bornes, il se donne en spectacle Mouvement 3 / Interruption "Se hasarde" prudence, prendre le risque, retenue/= Arrias "Quelqu'un" "interrupteur" indéfini "Contredire" "prouve" "nettement" "pas vraies" = convaincre : Arrias l'a convaincu et s'enflamme "prendre feu" ses explications prennent plus d'intensité "Sethon . " argument d'autorité Il donne beaucoup de détails et est sûr de lui Il reprend sa narration » « avec plus » = comparatif de supériorité Il a de + en + confiance en lui. Mouvement 4 / La Bruyère termine sur une chute « Sethon » est sarcastique : il se moque d'Arrias avec insistance (tournure « lui-même »). Le texte s'arrête de manière assez brusque, cela imite le silence de la salle et l'embarras d'Arrias. [...]

[...] Il cherche à faire une liste quasi exhaustive des mœurs de son temps. Il fait ici un portrait (ce pour quoi il est le plus connu) et a dans l'idée de présenter les convenances, les règles, un guide de la bonne conversation (De la société et de la conversation). Arrias, le protagoniste, est un causeur perverti par l'orgueil et la fatuité Il étonne par l'insolence de ses propos alors qu'il parle à une assemblée courtoise. C'est son désir de paraître qui le ridiculise en public. [...]

[...] Ainsi la force du texte vient de la mise en scène de deux caractères opposés : le pédant infatué et l'honnête homme tout en retenue. Arrias, tout d'abord, est présenté de manière caricaturale et il est pris à son propre piège : celui du langage. Le dénouement de ce portrait donne raison à la discrétion et à l'authenticité, contre le paraître. En somme, La Bruyère s'inscrit bien dans le projet moraliste, celui d'édifier une Cour composée d'honnêtes hommes. Il partage cette finalité avec d'autres auteurs classiques, adeptes également des formes brèves, tels que La Rochefoucauld et ses Maximes ou Pascal et ses Pensées. [...]