Les Caractères, Le portrait d'Acis - La Bruyère (1688) - Quel art de la conversation est mis en valeur par le moraliste lorsqu'il critique les défauts d'Acis et lui donne des conseils ?

Thèmes abordés

Analyse linéaire, Acis, Précieux, dialogue fictif, classicisme, Louis XIV, les Caractères, Théophraste, langage, Art poétique, Boileau, dialogue sur l'art

Résumé du document

La Bruyère est un moraliste du 17e siècle qui appartient au mouvement du classicisme. Le mouvement du classicisme à l'époque de Louis XIV possède un fort aspect moral. Dans les Caractères, il fait la satire de la société de son époque à travers plusieurs formats, comme la maxime ou le portrait. La Bruyère présente ses Caractères comme la simple continuation des Caractères de Théophraste, auteur grec du IVe siècle avant Jésus-Christ. Ici, il fait le portrait d'Acis, positionné dans la section "De la société et de la conversation". Acis représente le Précieux, c'est-à-dire le beau parleur dont la parole est creuse. Le portrait d'Acis passe par un dialogue fictif, où le narrateur interpelle Acis sur sa manière de parler en lui donnant une série de conseils sans que l'on entende la voix d'Acis.

Extraits

[...] Le portrait d'Acis passe par un dialogue fictif, où le narrateur interpelle Acis sur sa manière de parler en lui donnant une série de conseils sans que l'on entende la voix d'Acis. Lecture du texte Annonce du plan : le premier mouvement du texte de "Que dites-vous?" a "Est-ce un si grand mal d'être entendu quand on parle et de parler comme tout le monde est constitué d'un faux dialogue entre le moraliste et Acis qui porte sur l'art de s'exprimer tout en ridiculisant Acis. [...]

[...] Dans la suite du texte, l'expression "diseurs de phoebus" qui caractérise le type incarné par Acis est doublement péjorative : "diseur" au 17e siècle est péjoratif, et Phoebus renvoie à Apollon, le dieu de la poésie : donc les diseurs de phoebus sont ceux qui ornent inutilement leur langage, comme Acis Le texte joue ensuite sur une opposition entre "une chose vous manque" et "une chose de trop", ce qui est aussi un parallélisme, cela montre que certaines personnes veulent avoir plus d'esprit que d'autre, ce qui est une preuve d'orgueil deux adjectifs sont utilisés pour qualifier les mots utilisés par Acis : pompeux et grands, qui sont deux adjectifs péjoratifs. Enfin, la dernière phrase constitue une saynète : le moraliste s'y met en scène comme lorsqu'il dit : "je vous tire par votre habit", et intervient pour donner des conseils sur le ton de la confidence à Acis avant qu'il n'aille parler Il donne une série de conseils à l'impératif et au discours direct (ce qui dynamise l'échange) pour conseiller à Acis un langage simple. [...]

[...] Conclusion : Dans le premier mouvement, un ensemble de questions rhétoriques permet de dénoncer le langage d'Acis, et dans le second mouvement, un ensemble d'affirmations vient donner une leçon sur ce qu'est le bon langage selon le moraliste. C'est l'idéal classique de la conversation, avec l'idée que les idées complexes ne peuvent s'énoncer qu'au travers d'un langage simple. On peut penser à Boileau, un autre moraliste du 17e siècle, qui dit que "Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement" dans son Art poétique. En effet, l'âge classique valorise la clarté du langage dans la littérature aussi bien en poésie qu' au théâtre. [...]

[...] Les Caractères, Le portrait d'Acis - La Bruyère (1688) - Quel art de la conversation est mis en valeur par le moraliste lorsqu'il critique les défauts d'Acis et lui donne des conseils ? Introduction : La Bruyère est un moraliste du 17e siècle qui appartient au mouvement du classicisme. Le mouvement du classicisme à l'époque de Louis XIV possède un fort aspect moral. Dans les Caractères, il fait la satire de la société de son époque à travers plusieurs formats, comme la maxime ou le portrait. [...]

[...] Problématique : On verra quel art de la conversation est mis en valeur par le moraliste lorsqu'il critique les défauts d'Acis et lui donne des conseils. Dans ce premier mouvement, on peut voir qu'il s'agit d'un faux dialogue sur l'art de s'exprimer. Tout d'abord, le texte s'ouvre sur un ensemble de questions rhétoriques posées par le narrateur à Acis. Ces questions rhétoriques montrent que le discours d'Acis n'est pas clair, puisque le narrateur doit les lui poser : "Que dites-vous ? [...]