Les Caractères, La Bruyère, de la cour, chapitre 8, (v) 19
Les Caractères de Jean de La Bruyère (1645-1696) ont été publiés en 1688. Cet ouvrage original à pour but de décrire, satiriser, juger et mettre en débat les grands sujets du 17ème siècle. Dans l'édition finale, chacun des seize chapitres est fragmenté par des remarques numérotées. La Bruyère va classer sa société par de grandes thèmes : Les femmes, le coeur, les Grands, la mode etc. Nous allons nous intéresser ici au chapitre 8, (v) 19, la cour. Au milieu de nombreuses remarques cinglantes sur la cour et les courtisans qui la compose, La Bruyère va, ici, nous peindre le portrait des politiciens de son époque.
[...] Le texte ici, contrairement à de nombreuses autres remarques, ne bénéficie pas du style discontinu, et ne comporte qu'un seul et unique paragraphe dans lequel se dégagent quatre facettes d'étude différentes. La Bruyère va nous peindre le portrait d'un agent de la cour. Le moraliste cite, dès la première ligne, deux noms d'homme politique : «Cimon et Clitandre». (Mythologie grecque) Si le pronom ‘on' est utilisé tout au long du texte, on remarquera que ces deux personnes agissent de façon identique, à croire qu'elles ne forment qu'un. [...]
[...] ne les a jamais vus» ; les voit courir» ; «Ils ne vont nulle part.» La Bruyère nous invite à dépasser nos erreurs de vision du jugement social fondé exclusivement sur les apparences. Et quand on se concentre, on se rend compte que cette agitation sociale tente de justifier leur rôle au sein de la cour. Alors ils s'agitent, au point de devenir vaniteux et de multiplier les activités et les gestes inutiles. La Bruyère dénonce ici ce bourdonnement intempestif de ces hommes politiques. Plus qu'une simple description, c'est un jugement visant à dénoncer le ridicule de ces hommes. [...]
[...] Le moralisateur nous met en garde, et il ne faut pas se laisser abuser par les apparences. «Ils ne viennent d'aucun endroit, ils ne vont nulle part : ils passent et ils repassent.» Ils n'arrêtent jamais le mouvement tel des magiciens essayant de camoufler leur tour. Le mouvement intempestif des politiques cache un grand vide. Ils ne semblent prendre aucune décision, ils sont tellement pressés qu'ils n'attendent pas votre réponse à la question. Ce sont des automates en perpétuel mouvement : les retardez pas dans leur course précipitée, vous démonteriez leur machine» (Le moraliste introduit ici sont lecteur créant un lien de complicité) Des automates pouvant être facilement déréglés. [...]
[...] Les Caractères - La Bruyère : de la cour, chapitre 19. Les Caractères de Jean de La Bruyère (1645-1696) ont été publiés en 1688. Cet ouvrage original à pour but de décrire, satiriser, juger et mettre en débat les grands sujets du 17ème siècle. Dans l'édition finale, chacun des seize chapitres est fragmenté par des remarques numérotées. La Bruyère va classer sa société par de grandes thèmes : Les femmes, le coeur, les Grands, la mode etc. Nous allons nous intéresser ici au chapitre 19, la cour. [...]
[...] Phrase à double tranchant. Ils sont chargés de régler les détails de tout l'Etat, sous entendu qu'ils ont une énorme masse de travail et énormément de préoccupations. Mais l'utilisation du mot «détail» pourrait laisser penser au sens péjoratif du terme : des choses infimes sur lesquelles personne ne s'attardent, sauf eux. Cette première question va amener à se demander de quelle façon agissent-ils et quelle est l'utilité de leurs postes? La seule différence entre ces deux hommes politiques c'est la domaine où ils interviennent : «L'un a du moins les affaires de terre, et l'autre les maritimes.» Mais nous allons vite nous apercevoir que si le fond est différent, la forme est identique. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture