La Bruyère, comédie sociale, écrivain, noblesse, château de Versailles, mise en scène, théâtralisation, théâtre, peuple, aristocratie, évolution des moeurs, roman, code sociaux, Les Caractères
La Bruyère est un écrivain classique du XVIIe siècle, époque à laquelle sous le règne et les ordres de Louis XIV, afin d'asseoir son pouvoir, la grande noblesse est réunie à la cour du château de Versailles. L'écrivain y dépeint alors à travers ses Caractères une satire de la comédie sociale que jouent les hommes de la cour, des acteurs mis en scène au sein de leur vie quotidienne.
Nous nous demanderons donc si dans Les Caractères, tout le monde est réellement contraint de se mettre en scène. Nous verrons dans un premier temps qu'une minorité des personnages des Caractères ne joue aucun rôle, puis dans un second temps que la majorité se met elle bien en scène et qu'elle joue une comédie sociale, et dans un dernier temps les procédés stylistiques et littéraires de théâtralisation disséminés tout au long de l'oeuvre.
[...] Nous nous demanderons donc si dans Les Caractères, tout le monde est réellement contraint de se mettre en scène. Nous verrons dans un premier temps qu'une minorité des personnages des Caractères ne joue aucun rôle, puis dans un second temps que la majorité se met elle bien en scène et qu'elle joue une comédie sociale, et dans un dernier temps les procédés stylistiques et littéraires de théâtralisation disséminés tout au long de l'œuvre. Une minorité de personnages qui ne jouent aucun rôle Dans Les Caractères, le peuple ne joue en aucun cas la comédie sociale, il n'en a pas les codes. [...]
[...] Ils s'inventent un rôle qui ne leur correspond pas comme lorsque Pamphile, un orgueilleux aristocrate, se dit être « plein de lui-même », « veut être grand, il croit l'être » alors qu' « il ne l'est pas » et « ne sort point de l'idée de sa grandeur ». Ce dernier passage est ironique, car la vanité de Pamphile est telle que ça en devient ridicule. Pamphile joue donc la comédie sociale, c'est-à-dire qu'il ne parle, pour ses propres intérêts sociaux, qu'aux grands. [...]
[...] Dans le chapitre « de la ville », les femmes parlent « sans se rien dire », elles parlent plutôt « pour les passants », qu'elles considèrent comme un public de leur comédie. Ces femmes-là, pour attirer l'attention de leur public et plaire, « gesticule(nt) », « badine(nt) comme des acteurs qui prennent des poses. Mais La Bruyère ne fait pas qu'utiliser le champ lexical du théâtre pour appuyer sa satire, il compose aussi ses portraits comme des pièces de théâtre sous forme de saynètes avec introduction, intrigue, et chute. [...]
[...] Gnathon n'a pas les codes sociaux pour jouer la comédie sociale et posséder un rôle, comme le peuple, il est naturel. D'un naturel qui en devient malpoli, et même grossier. En effet, « Il ne se sert à table que de ses mains », et « il manie les viandes, les remanie, démembre, déchire ». Cette énumération contribue à amplifier l'idée de sa grossièreté et à répugner encore plus les personnes assises à la table à manger. Il est aussi égoïste, il ne pense qu'à lui-même jusqu'à en oublier les autres : « tous les hommes ensemble sont à son égard comme s'il n'étaient point ». [...]
[...] Pour conclure, « la comédie sociale que dévoilent et dénoncent Les Caractères » contraint bien la majorité des personnages à se mettre en scène. En effet, le nom complet de l'œuvre est Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle, ce qui signifie que le thème et le but principal du livre sont de faire une satire des travers moraux et sociaux des hommes de la cour, grâce à des portraits souvent théâtralisés afin d'insister et d'appuyer l'idée de comédie sociale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture