La cantatrice chauve, Ionesco, Dionysos, théâtre antique, théâtre classique, scène finale
Cette scène suit la question inopinée « A propos, et la Cantatrice Chauve ? ». A partir de là, les personnages et le langage vont entrer en délire. Cette scène finale est en même temps l'aboutissement et la clef de toute la pièce. On est frappé par l'originalité et on étudiera également la dislocation du langage qui donne le sens à la pièce. Les références sont données à partir de l'édition Folio « La cantatrice chauve, suivie de La Leçon ».
[...] Le langage est décomposé en petites unités. Cela montre que les personnages sont sans personnalité intérieure et ayant une vie si morne qu'ils ne s'en souviennent pas eux- mêmes. Les sonorités des mots reviennent sans arrêt aux syllabes caca qui nous ramènent au thème scatologique abordé dans la première scène par Madame Smith Ca me fait aller au cabinet dans la deuxième scène, Mary achète un pot de chambre et à la scène 4 : entre la bibliothèque et les waters Cela nous ramène au caractère infantile des personnages. [...]
[...] La Cantatrice Chauve, scène 11 Eugène Ionesco Cette scène suit la question inopinée À propos, et la Cantatrice Chauve ? À partir de là, les personnages et le langage vont entrer en délire. Cette scène finale est en même temps l'aboutissement et la clef de toute la pièce. On est frappé par l'originalité et on étudiera également la dislocation du langage qui donne le sens à la pièce. Les références sont données à partir de l'édition Folio La cantatrice chauve, suivie de La Leçon Originalité du dénouement L'originalité est verbale et physique. [...]
[...] On peut penser à l'épisode biblique de la Tour de Babel, car on aurait ici une sorte de régression à l'origine des langues et l'agressivité entre les personnages rappelle celle qui accompagna la diversification des langues de Babel. Ce n'est pas sans nous rappeler la définition du Chaos que donnait Mary dans la scène V. Les personnages font preuve d'une transcendance malveillante, car elle fait durer les soupçons. Par la suite, les jeux sur les mots peuvent dégager une certaine poésie : l'homophonie entre pain et pin introduit une ambiguïté ainsi que la formule poétique matin à l'aube Nous avons une caricature de la versification à plusieurs reprises : jeu brouette/chaussette, filet/châlet, lait/palais/anglais. [...]
[...] Le nom Cantatrice Chauve agit comme un déclic. Elle ne fonctionne pas comme un personnage, mais comme un nom qu'il ne faut pas prononce, c'est un nom tabou. Quelque chose de sacré semble avoir été enfreint puisqu'à partir de là tout entre en folie. II- La dislocation du langage Elle se fait par étapes, que l'on peut donc étudier de manière linéaire. Les quinze premières répliques, jusqu'à Benjamin Franklin que lui Elle consiste en des maximes générales, des vérités premières plancher en bas, plafond en haut Cela nous rappelle que la pièce avait pour ambition d'être une recherche méthodique de la vérité. [...]
[...] Page 78 : nouvelle évolution. Au lieu de se succéder, les répliques se partagent entre les personnages. Quant à leur contenu, elles abordent (après les waters), la bibliothèque, c'est-à-dire la culture, mais telle qu'elle est vécue par les petits bourgeois, c'est-à-dire complètement superficiels, comme un décor. Elle consiste en nomenclature de noms à travers la plus grande confusion Coppé Sullé Prudhomme Ce catalogue vire au dictionnaire où voisinent les termes les plus hétéroclites, notamment à la page 78 Bazar, Balzac, bunzène Bizarre, beaux arts, bazar Le mot bazar est assez symbolique de cette culture faite d'un bric-à-brac. [...]
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