Le recueil de poème : L'année terrible , fut publié en 1972 , deux ans après que Victor Hugo soit revenu des dix-neuf ans d'exil auxquels l'avait condamné Louis-Napoléon Bonaparte dit Napoléon III. Le 4 septembre 1870, suite à la débâcle militaire de Sedan, le second Empire prend fin et la République est proclamée à Paris.
Lorsqu' il rentre en France le 5 septembre 1870, Victor Hugo est acclamé, Paris lui fait un véritable triomphe. S'il n'a pas responsabilité publique ni même de position particulière Hugo est pratiquement élevé au rang d'homme d'État. Toute cette effervescence va attribuer au poète une place prépondérante dans ce Paris en guerre et dans l'Histoire.
Le peuple parisien lui voue alors un véritable culte et en particulier les républicains qui voient en lui «l 'effigie de la liberté combattante, l'emblème d'une République patriote». Son image et son nom se retrouvent partout, son nom est même donné a quelques rues. Il devient réellement la res publica au sens de chose publique, il dira à ce propos : « ce que j'écris n'est pas à moi je suis une chose publique ». C'est à cette même époque qu'il abandonne une partie de ses droits d'auteurs pour faire fondre des canons et défendre la veuve et l'orphelin. On attribuera d'ailleurs le nom du poète à une de ces machines de guerre.
C'est à ce canon que fait référence le poème “Au canon le V.H” de L'année terrible. Ce poème est plus précisément situé dans la partie nommé “IV décembre 1870”, car rappelons le ce recueil rend compte, pratiquement au jour le jour, des événements de l'année 1870-1871 en adoptant une structure calendaire.
Nous nous attacherons à savoir comment, grâce à ce poème , Victor Hugo prend parti dans la guerre franco-prussienne.
Nous verrons dans un premier temps en quoi ce poème qui constitue un véritable éloge du canon actualise l'histoire, puis nous pourrons nous intéresser plus particulièrement à la filiation entre le poète et le canon en focalisant sur Hugo en tant que « res publica ». Enfin nous étudierons la position que s' assigne le poète dans la guerre civile et en quoi ce poème est non seulement un appel à la résistance mais aussi un texte du progrès.
[...] Pour éclaircir cette dernière hypothèse nous dire au canon le V.H peut signifier que V.H, alias Victor Hugo, est au canon. Autrement dit le poète serait fictivement »derrière le canon, prêt à défendre la capitale. De plus le titre du poème aurait très bien pu être celui d'une manchette de journal. Cet aspect renforce la portée nationale du poème, car rappelons-le, pour Hugo, l'idéal sublime est la grande patrie Ici, Hugo fait appel au peuple en mettant à profit son statut d'homme public. [...]
[...] Paris est la capitale de la civilisation, qui n'est ni un royaume, ni un empire, et qui est le genre humain tout entier dans son passé et dans son avenir. Et savez-vous pourquoi Paris est la ville de la civilisation? C'est parce que Paris est la ville de la révolution. Qu'une telle ville, qu'un tel chef-lieu, qu'un tel foyer de lumière, qu'un tel centre des esprits, des coeurs et des âmes, qu'un tel cerveau de la pensée universelle puisse être violé, brisé, pris d'assaut, par qui? par une invasion sauvage? cela ne se peut. Cela ne sera pas. Jamais, jamais, jamais! [...]
[...] Le canon imposant est donc porté aux nues comme l'a été Hugo à son retour d'exil. Le canon est l'arme de Paris, il va faire obstacle au flot sauvage débordant qu'est celui de l'envahisseur prussien. En effet, ces derniers débordent de leur territoire étant donné qu'ils occupent la France. D'autre part le canon saura mettre le peuple sous l'abri d'une défense énorme et se fera mur inébranlable pour protéger l'âme humaine. (Ce thème du mur et de la forteresse se retrouve dans l'épilogue situé après la dernière session de juillet j'ai construit ces enceintes autour du genre humain et j'ai construit ces tours Cette lutte franco-prussienne est actualisée par le texte, en effet nous pouvons considérer que ce poème actualise les vieilles querelles humaines et même éternelles entre le peuple germanique et la France. [...]
[...] Le nom de teuton désigne habituellement l'ensemble de tout les peuples germanique et une ancienne peuplade germanique; dans le poème le roi teuton dont il est question est très certainement Bismarck qui était à l'époque chancelier du royaume de Prusse de 1862 à 1890 et chancelier de l'Empire allemand de 1871 à 1890. C'est à ce dernier que l'on peut imputer une grande responsabilité dans le déclenchement de la guerre franco-prussienne. Le terme de roi ici fait un écho a l'importance de Bismarck dans le Royaume de Prusse. [...]
[...] Nous nous attacherons à savoir comment, grâce à ce poème, Victor Hugo prend parti dans la guerre franco-prussienne. Nous verrons dans un premier temps en quoi ce poème qui constitue un véritable éloge du canon actualise l'histoire, puis nous pourrons nous intéresser plus particulièrement à la filiation entre le poète et le canon en focalisant sur Hugo en tant que res publica Enfin nous étudierons la position que assigne le poète dans la guerre civile et en quoi ce poème est non seulement un appel à la résistance mais aussi un texte du progrès. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture