Les Cannibales, Montaigne, homme cultivé, éloge de la nature, situation d'énonciation, thèse de l'auteur, ethnocentrisme, sauvage, figures de style
Ce document comporte un plan détaillé et une analyse guidée du texte "Les Cannibales" de Montaigne. L'extrait commenté débute par "Or, je trouve, pour revenir à mon propos" jusqu'à "Hoc natura modos primum dedit".
[...] Une thèse qui se veut générale - La 1re personne du pluriel « nous », « notre » est utilisée de très nombreuses fois du début à la fin de l'extrait = il s'agit de la thèse de l'auteur, mais il implique très rapidement le lecteur et l'ensemble de l'occident dans son propos. Invite le lecteur à réfléchir en utilisant des arguments par comparaison qui marquent l'évidence « comme de vrai ». Présence dans la thèse de la généralisation du jugement : on passe de « je » à « chacun » : il part d'une réflexion personnelle pour impliquer une collectivité II. La critique de l'homme cultivé A. Une rhétorique en faveur de la dénonciation - Parallélisme de construction pour opposer les deux civilisations : "nous avons . [...]
[...] L'éloge de la nature A. La supériorité de la nature - Paradoxe avec opposition « si pourtant » : les fruits « sans culture » ont une « saveur et une délicatesse à notre goût excellente » éloge avec l'allégorie « Mère nature » « grande et puissante » : la nature est bonne, pas besoin de l'intervention humaine - Éloge renforcée par un argument d'autorité avec la référence à Platon = importance humaniste B. Éloge de l'état sauvage proche de la nature - Les sauvages ne sont pas mauvais : fait appel au discernement du lecteur avec « comme de vrai » « à la vérité », le connecteur logique « de même » fait le lien entre barbarie et sauvage, redéfinition méliorative du terme « sauvage » avec la longue comparaison introduite par « de même que » pour rendre son propos plus concret, l'homme est comparé au fruit, le postulat de départ étant que ce qui vaut pour un fruit le vaut pour l'homme, crée un paradoxe avec les fruits du monde occidental qui sont « altérés » « détournés de l'ordre commun », il renverse ainsi les valeurs : ce sont nos fruits donc nous-mêmes « que nous devrions appeler plutôt sauvage ». [...]
[...] Le blâme des Européens et de leur ethnocentrisme - La perception de la "vérité" et de la "raison" dépend des "usances du pays où nous sommes" : "opinions" et "usances" sont au pluriel alors que "raison" et "vérité" sont au singulier : il existe plusieurs points de vue pour une seule chose, une seule notion. De plus, le terme "mire" et la tournure restrictive "nous n'avons autre mire [ . ] que" : traduisent la relativité et la subjectivité de ce jugement européen. [...]
[...] Les Cannibales - Montaigne (1595) - La critique de l'homme cultivé et l'éloge de la nature « Or, je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté ; sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage. Comme de vrai il semble que nous n'avons autre mire de la vérité, et de la raison, que l'exemple et idée des opinions et usances du pays où nous sommes. [...]
[...] Signification du "barbare" = personne étrangère et non mauvaise "barbarie ce qui n'est pas de son usage". C. Entre nature et culture - "art" « artifice » opposé à la "vérité" représentée à travers la nature, rapprochement des notions de nature et d'art pour reconnaître une disparition de la nature étouffée par l'art et la nécessité de revenir à une pureté originelle qui a une valeur plus grande que les artifices et les créations des hommes. Dénonciation des éléments corrupteurs de la civilisation : on le voit dans le rapport logique de conséquence : « nous avons tant rechargé la beauté et richesse de ses ouvrages par nos inventions, que nous l'avons du tout étouffée » : l'art et la culture ne peuvent pas dépasser la nature, mais seulement l'altérer. [...]
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