Candide ou l'Optimiste, Chapitre VI, Voltaire, Comment on fit un bel auto-da-fé, Inquisition, superstitions
Lorsqu'on arrive au chapitre VI, Candide a déjà vécu un certain nombre d'aventures malheureuses : l'enrôlement, la guerre avec ses cruautés, vues ou racontées par Pangloss défiguré, la tempête, la mort inacceptable de l'anabaptiste Jacques et le tremblement de terre de Lisbonne. On le retrouve ici aux prises avec l'Inquisition ce qui va permettre à Voltaire de la dénoncer à la fois en raison de ses pratiques iniques, mais aussi en raison des superstitions qui vont de pair.
[...] Les châtiments sont arbitraires ! C. Un certain sadisme -Un souci de l'esthétique à travers un bel auto-da-fé dans le titre, en détachant bien les syllabes pour montrer la pompe nécessaire en pareil cas ! - Une volonté de faire durer le plaisir quelques personnes brûlées à petit feu -Un champ lexical du spectacle : spectacle grande cérémonie suivi de belle musique en cadence et chantait souligne l'aspect esthétisant de la cérémonie qui se termine par des exécutions ! - le chiasme dans la description des mitres et des san-benito de Candide et de Pangloss montre tout le soin porté à la parade. [...]
[...] - Sur un ton très détaché, comme en passant, avec beaucoup de désinvolture, le texte souligne avec la dernière phrase, donnée comme simple information non commentée succédant au reste, la totale absurdité de ces pratiques encore en vigueur au XVIII°, car l'auto-da-fé était justifié en tant qu'efficace contre les tremblements de terre Le même jour la terre trembla de nouveau Ce que Voltaire dénonce : A. La dénonciation de la superstition : - Le rapprochement entre le tremblement de terre, les sages l'université et la décision de condamner les gens souligne le raisonnement faussement scientifique et relève de la croyance magique. Voltaire dénonce l'amalgame entre croyance et science. -on peut également noter les rapprochements entre spectacle à petit feu secret infaillible et le fait que la terre tremble qui n'ont aucun lien logique, mais dont la juxtaposition souligne la superstition. [...]
[...] Ce que Voltaire dénonce 1. La justification de l'autodafé (thèse réfutée) A. L'auto-da-fé est justifié, compte-tenu des circonstances : - situation dans le temps dès le début de la première phrase : Après le tremblement de terre - localisation indiquant l'ampleur de la catastrophe les trois quarts de Lisbonne - Ces circonstances permettent de rattacher ce chapitre avec le précédent où Jacques l'anabaptiste s'est noyé. B. Le recours à l'autodafé : raisons et justification -Un auto-da-fé pour répondre à l'émoi de tout un peuple : cause explicitée = un tremblement de terre d'une violence inouïe avait détruit les trois quarts de Lisbonne - Un auto-da-fé mûrement réfléchi : convocation des scientifiques les sages du pays issus d'une des universités les plus prestigieuses l'université de Coïmbre - Un auto-da-fé qui va de soi = Une décision qui s'impose il était décidé : emploi du passif ! [...]
[...] F. Chute inattendue qui remet en cause ce qui a précédé ! -le cataclysme que l'on voulait exorciser par les châtiments exemplaires revient. -Tout ceci souligne l'absurdité de ce qui précède, absurdité que le complément de temps le jour même met particulièrement en valeur ! Les barbares sacrifices humains offerts à la divinité pour l'apaiser ne servent à rien ! Les deux événements ne sont pas liés logiquement (asyndète), mais juxtaposés en soulignant la proximité dans le temps ! 2. [...]
[...] Une dénonciation de l'autodafé (thèse de Voltaire) : A. Une décision présentée comme sage par ceux qui la prennent (invalidation de ceux qui l'ont prise) : -Toute la fine fleur du pays est convoquée : emploi du déterminant défini à valeur généralisante les sages du pays -La décision n'est pas prise à la légère : la tournure passive implique non un exalté fanatique, mais toute une université réputée par l'université de Coïmbre une des plus anciennes et prestigieuses d'Europe ! [...]
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