Dans Candide, paru en 1759, Voltaire s'élève contre la philosophie de Leibniz, d'où le sous-titre, visant l'optimisme, donné à son conte. Le philosophe des Lumières veut en effet discréditer ce mouvement en montrant l'existence du Mal et ridiculiser le principe selon lequel « tout est bien ». Dans le chapitre premier, le lecteur est mis en contact avec un cadre et des personnages peu conventionnels, ce qui introduit d'emblée une volonté de parodie et de dérision.
L'intérêt de l'extrait soumis à notre étude consiste à rechercher ce que dénonce Voltaire, et les moyens qu'il emploie pour mener sa critique.
On peut tout d'abord noter la présence de la formule classique « Il était une fois en Westphalie ». De plus, le titre du chapitre annonce un événement modificateur, ce qui est très typique au conte.
[...] Par conséquent, le conte permet ici la satire de ce monde, qui n'est finalement pas si prestigieux Le personnage de Pangloss Pangloss est présenté à la fin de la liste des personnages. Cette place nous permet d'être avertis du côté satirique, car toute la famille a précédemment été tournée en dérision. Voltaire va largement critiquer et se moquer de Pangloss, car il représente Leibniz. À la ligne 25, Pangloss est présenté comme un personnage important, une référence pour la maison, comme le révèle : le précepteur Pangloss était l'oracle de la maison Le terme oracle mérite qu'on s'y attarde. [...]
[...] À noter également des allusions à sa jeunesse, ce qui suppose qu'il va évoluer. Cependant, si, à première vue, il s'agit d'un conte classique, une analyse plus approfondie révèle que ce genre littéraire est en fait parodié par Voltaire détournement du conte Le détournement du conte est perceptible de deux manières : en s'intéressant aux lieux, mais également en s'attardant sur la présentation des personnages. Ce sont ces deux aspects que nous étudierons successivement. Pour juger du détournement du conte, on peut d'abord s'intéresser au lieu. [...]
[...] La porte, les fenêtres et tapisseries sont des richesses qui ne reposent que sur des prétentions. En effet, c'est sur ces éléments que Voltaire insiste, ce qui semble, de prime abord, les rendre singulier. Pourtant, si le lecteur prend du recul sur le texte, il est évident que des portes, fenêtres et rideaux sont l'apanage de toutes les demeures. Le portrait des personnages révèle aussi le détournement du conte. Ils sont ainsi présentés par ordre décroissant d'importance : le héros, la famille, et le précepteur. [...]
[...] Ce discrédit du personnage est renforcé par l'usage de l'ironie avec des hyperboles : admirablement ligne 29, le plus beau ligne 31, la meilleure ligne 32. Les idées optimistes se trouvent caricaturées : meilleur des mondes possibles ligne 30, nécessairement pour la meilleure fin ligne 35. Cela donne un ton de fausse admiration. Pour terminer de tourner le précepteur en ridicule, Voltaire renforce ses moqueries avec du discours direct: ce discours est apparemment construit, comme en témoignent différents connecteurs : aussi et par conséquent mais l'argumentation, non plus du point de vue de sa forme, mais au regard de son contenu, est ridicule. [...]
[...] La vision de Candide est limitée au microcosme du château. Aussi, son jugement s'en trouve faussé, et Voltaire se moque largement de cela. Le dernier paragraphe se termine ainsi par une série d'hyperboles. Le rapport entre Cunégonde et Candide mérite qu'on s'y arrête. Il constitue le fil conducteur de l'oeuvre, la trama narrative sentimentale, car le héros est attiré par Cunégonde est cherche, tout au long du récit, à la retrouver. En conclusion, nous avons un début de conte à l'atmosphère insolite, non conventionnelle. [...]
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