1759, Littérature, Candide, extrait du chapitre 3, Voltaire, ironie, guerre, éloge, absurdité, mort, métaphore, conflit, batailles, victime, innocence, soldats, violence, satire, roi, Abare, Bulgares
Dans cet extrait, on retrouve de nombreuses descriptions ironiques de la guerre, mettant en avant son esthétisme et non son atrocité. En effet, Voltaire met en avant le point de vue naïf de Candide, ne se rendant pas compte de la souffrance des gens sur le champ de bataille. Celui-ci est donc décrit de manière élogieuse, tels une parade ou un spectacle divertissant par l'énumération d'adjectifs laudatifs: « si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné » l.1 et l'énumération de substantifs rapportant à sa musicalité « les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons » l.1 à 2.
[...] Candide, extrait du chapitre 3 - Voltaire (1759) - L'utilisation de l'ironie Extrait de l'oeuvre « Rien n'était si beau, si leste, si brillant, si bien ordonné que les deux armées. Les trompettes, les fifres, les hautbois, les tambours, les canons formaient une harmonie telle qu'il n'y en eut jamais en enfer. Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta du meilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface. [...]
[...] Des cervelles étaient répandues sur la terre à côté de bras et de jambes coupés. Candide s'enfuit au plus vite dans un autre village : il appartenait à des Bulgares, et des héros abares l'avaient traité de même. Candide, toujours marchant sur des membres palpitants ou à travers des ruines, arriva enfin hors du théâtre de la guerre » L'ironie comme moyen de dénonciation Une description élogieuse en apparence Dans cet extrait, on retrouve de nombreuses descriptions ironiques de la guerre, mettant en avant son esthétisme et non son atrocité. [...]
[...] L'innocence des victimes Afin de démontrer que la guerre n'est pas uniquement un affront entre les populations militaires, Voltaire narre l'atroce violence subie par les civiles grâce au champ lexical de la souffrance » « boucherie » l.7, « criblés de coups » l.11, « égorgées » l.12, « sanglantes » l.12, « éventrées » l.13, « criaient » l.14. Ainsi, l'utilisation de ce vocabulaire met en avant l'agonie de ces personnes innocentes et sans défense. D'ailleurs, l'auteur cite uniquement des personnes qui n'ont pas les capacités physiques aptes à lutter contre des soldats de guerre par l'énumération de pluriels « des vieillards » l.11, « leurs femmes » l.12, « leurs enfants » l.12, « des filles » l.12. [...]
[...] De plus, la cruauté est même autorisée par la loi comme le montre le groupe nominal « selon les lois du droit public » l.11. Voltaire dénonce donc que la guerre soit encouragée alors même qu'elle révèle le pire dans chaque homme. La comparaison entre les camps Bien que la bataille oppose deux armées ennemies, Voltaire ne manque de mettre en avant la similitude entre les deux camps. En effet, l'auteur fait la satire de l'arrogance des rois, chacun pensant être victorieux et réagissant de la même manière. [...]
[...] En effet, les soldats paraissent incontrôlables et dirigés par leurs passions les plus noires comme le démontre l'euphémisme du viol qui « assouvi les besoins naturels de quelques héros ». Par la périphrase « des héros abares » on comprend que les soldats sont faussement glorifiés, car leurs actes ignobles sont encouragés par la société. D'ailleurs la périphrase « neuf à dix mille coquins » l.4 illustre que les personnes du camp ennemi ne sont pour eux qu'une vermine qui et leur meurtre un acte purificateur. [...]
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