Commentaire du Chapitre VI de Candide, épisode de l'auto-da-fé
Commentaire intégralement rédigé du Chapitre VI de Candide, épisode de l'auto-da-fé. L'analyse examine avec rigueur les spécificités des ressources du conte philosophique pour dénoncer la superstition de l'Inquisition. Le commentaire étudie avec rigueur les figures de style qui émaillent le texte, ainsi que la force de l'humour et de l'ironie dans la dénonciation.
[...] S'ensuit une cérémonie propitiatoire à l'éradication du mal puis, sans appel, l'exécution de la sentence. Cette juxtaposition des événements traduit en filigrane la précipitation du procès, son iniquité et son caractère superfétatoire. Cette vivacité de l'action exacerbe l'ironie de l'auteur, rendue alors plus véhémente et incisive. Surtout, le lecteur est tenu en haleine grâce à l'effet de légèreté conféré au récit. De plus, le philosophe se complaît à détailler de manière festive et retorse les costumes des condamnés, comme s'il s'agissait d'acteurs, de cabotins jouant une scène carnavalesque et drolatique. [...]
[...] Conclusion On l'a vu, dans cet extrait, Voltaire dessine en creux une fantaisie qui sert la satire virulente de l'Inquisition, par l'emploi récurrent de l'humour et de l'ironie. Ce ton alerte et plaisant permet une adhésion plus sûre du lecteur. Dans l'économie du conte, cette page apporte une nouvelle preuve de la fébrilité de la philosophie optimiste dont Pangloss se fait le chantre. Progressivement, Candide perçoit la faiblesse des leçons prodiguées par son maître. Dans le dernier paragraphe du chapitre, Candide s'écrira: « Si c'est ici le meilleur des mondes possibles, que sont donc les autres? ». [...]
[...] Pour cela, il convoque les ressources de l'humour et de l'ironie. En effet, l'atrocité de la sentence est contenue dans la formule « le spectacle de quelques personnes brûlées à petit feu, en grande cérémonie », formule qui met en exergue avec humour le contraste comique entre la trivialité de l'expression culinaire « brûlées à petit feu » et le caractère solennel connoté par l'expression « en grande cérémonie ». Ce tableau comique est complété par l'usage du registre burlesque par le philosophe, registre qui ruine avec cocasserie le sérieux de la sentence. [...]
[...] C'est bien l'auteur qui semble prendre la parole, comme pour marquer une chute irréductible et prévisible. Cette constatation objective souligne l'inanité de la cérémonie, son caractère archaïque et arbitraire. Dès lors, par ces variations d'éclairage, Voltaire érige son lecteur en spectateur mais également en juge de l'inutilité du spectacle. Il esquisse en réalité les prodromes d'une situation polémique à laquelle le lecteur est invité à prendre part. Ce jeu de la récusation n'est pas gratuit, en tant qu'il permet de mettre en lumière la lutte philosophique contre le fanatisme de l'Inquisition. [...]
[...] Dans le Chapitre VI du conte, Candide est secoué par les vicissitudes cruelles de multiples expériences qui mettent en cause l'optimisme dont Pangloss se fait le chantre. Dans l'extrait soumis à notre étude, Candide et son mentor sont condamnés par l'Inquisition, à Lisbonne, pour avoir proféré des propos jugés hérétiques. C'est dire en substance que le philosophe fustige avec férocité l'Inquisition dans ce passage. Cette récusation de l'obscurantisme est disséminée à travers la mise en scène parodique d'une condamnation futile laquelle vise à critiquer l'obscurantisme et l'absurdité de cette cérémonie (II). [...]
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